Procès Léauva : l’avocate générale demande 25 années de réclusion criminelle
Depuis lundi, Keneff Léauva, le fils de l'actrice guadeloupéenne Firmine Richard, est jugé pour assassinat. L’avocate générale a requis une peine de 25 années de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté de 16 ans minimum, avec 7 années de suivi socio-judiciaire et obligation de soins.
Lors de cette quatrième journée d'audience, à la Cour d'assises de Seine-Saint-Denis, l'avocate générale a été ferme dans ses réquisitions : "Keneff Léauva a fait le choix d'aller jusqu'au bout. Pas de circonstances atténuantes, ni altérations du discernement".
Méthodiquement, l'avocate générale a expliqué le cheminement de la peine qu'elle requiert.
Pour elle, Keneff Léauva avait conscience de ses actes et de leur portée. D'abord , le choix de prendre une arme avant d'aller à la confrontation physique et de frapper au thorax à trois reprises, sur les cinq coups reçus par Mamadi Touré. Ensuite, la préméditation : dans les vidéos publiées sur les réseaux sociaux avant le drame, l'accusé menaçait ceux qui le provoquaient, qu'il frapperait à la gorge ou au ventre. La représentante du ministère public estime que : « Tout ce qui se passera, il l'a envisagé ».
25 années de réclusion assortie d'une période de sûreté
En outre, le peu de regrets exprimés devant la cour par le guadeloupéen et l'absence de suivi psychologique durant sa détention confortent l'avocate générale dans sa position. Elle balaie l'argument du coup reçu par l'accusé, qui lui a cassé la mâchoire avant l’altercation : "Je n'ai pas vu de différence entre ce Keneff Léauva et celui des vidéos. Il doit apprendre à être un homme en dehors des réseaux et on n'en est pas là."
La thèse de la défense semi-légitime ne tient pas selon l'avocate générale : « Personne n'a forcé Keneff Léauva. Il a agi volontairement pour combler une faille narcissique », a-telle appuyé, avant de requérir 25 années de réclusion assortie des deux tiers de sûreté, sept années de suivi socio-judiciaire et une obligation de soins.
La défense plaidera demain matin vendredi 10 février 2023 pour tenter d'atténuer l'impression des jurés, notamment sur le déroulé de l'altercation. Le verdict est attendu dans la même journée.