Qui a jeté des sacs poubelles remplis de chauve-souris dans une rivière de Guadeloupe ?

Par 14/06/2024 - 18:49 • Mis à jour le 14/06/2024 - 19:55

Une nouvelle scène de pollution a été dévoilée sur les réseaux sociaux hier (jeudi 13 juin). Le maire, Adrien Baron, s’est rendu sur place et dénonce une « catastrophe écologique » à la rivière « Dupres-Rousselle », à Bonne Mère.

    Qui a jeté des sacs poubelles remplis de chauve-souris dans une rivière de Guadeloupe ?
Sacs poubelles jetés dans la rivière

Des déchets jetés dans la nature, dans les rivières, les autorités luttent malheureusement régulièrement contre ce type d’incivilités. Mais, cette fois-ci, alertés par une promeneuse, elles ont découvert ce que le maire de Sainte-Rose qualifie de « catastrophe écologique ».

28 sacs poubelles ont été jetés dans la rivière « Dupres-Rousselle », à Bonne Mère.

Policiers municipaux, policiers de l’environnement, services municipaux se sont rapidement déplacés pour constater l’ampleur des dégâts. Ils ne s’attendaient pas au contenu des sacs, remplis de… chauve-souris.

« Pollution et vandalisme »

C’est ce que décrit le maire Adrien Baron, qui a fait appel à une société spécialisée qui s’occupera de l’extraction et de la destruction de ces déchets animaux.

On a constaté quelque chose d’extrêmement grave puisqu’il y a à l’intérieur de ces sacs, ces chauve-souris, une espèce protégée. Au-delà de la pollution de cet acte de vandalisme, ce qui se passe aujourd’hui peut entraîner des peines de prison et jusqu’à 150 000 euros. C’est désolant 

Une plainte sera déposée pour faire toute la lumière sur ces faits. Les autorités locales souhaitent l’importance de respecter les règles de gestion des déchets et de signaler tout comportement suspect.

Protégés depuis 2018

Depuis 2018, l’ensemble des chiroptères de Guadeloupe ainsi que leurs habitats sont protégés.

La faune chiroptérologique de l’archipel guadeloupéen, avec 14 espèces connues à ce jour, est la plus riche des Petites Antilles, ce qui confère à la Guadeloupe une forte responsabilité – d’autant plus que les chauves-souris sont les seuls mammifères terrestres indigènes* toujours présents en Guadeloupe, et que leur endémisme est très marqué », note la Deal (Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement).

L’arrêté de protection ministériel des mammifères terrestres de Guadeloupe de 2018 a renforcé la précédente réglementation, datant de 1989.

Le non-respect de la réglementation est puni par une peine maximum de trois ans de prison et de 150 000 euros d’amende.