Reprise d’Air Antilles : pourquoi les syndicats sont « défavorables » à l’offre Cafom

Par 26/09/2023 - 13:44 • Mis à jour le 26/09/2023 - 18:04

Dans un communiqué adressé aux élus de Martinique, Guadeloupe et Guyane, quatre syndicats expriment leur « inquiétude » et demandent aux responsables politiques d’adopter une « position ferme » dans le dossier Caire.

    Reprise d’Air Antilles : pourquoi les syndicats sont « défavorables » à l’offre Cafom
Air Antilles

À quatre jours d’une décision cruciale pour l’avenir d’Air Antilles, d’Air Guyane et ses 300 salariés, quatre syndicats du groupe Caire interpellent les élus. Dans une lettre adressée aux parlementaires de Martinique, Guadeloupe et Guyane mais aussi aux présidents des collectivités, ils affichent leur « inquiétude » et leur « préoccupation collective ».

Alors que l’offre de Guyane Fly -qui nécessitait une poursuite d’activité de Caire- a été écartée, ils se retrouvent face à deux issues possibles : l'offre de la CIPIM/Collectivité de Saint-Martin et celle de la CAFOM.

Air Antilles

Et pour les quatre syndicats (UTG, SNPNC/FO, UNSA, SNPL CaireAir Antilles et Air Guyane), très clairement, la seconde offre n’emporte pas leur adhésion. « Le projet de la CAFOM représentée par monsieur Guy Alain Germon et Monsieur André Saada, a été soutenu tout au long de l'audience par monsieur Éric Koury, qui en sera le conseiller opérationnel et appliquera la même stratégie que celle déjà initiée ».

Ils estiment qu’Éric Koury « ne semble pas être le conseiller le mieux qualifié pour mener à bien ce projet ». Ils évoquent sa gestion qui a abouti à la création d'une dette de 90 millions d'euros, laissant de nombreuses factures impayées, mais aussi une gestion quotidienne compliquée.

L'espoir toujours présent

Les syndicats s’interrogent également sur la non-intervention de la Cafom  dans l’actionnariat de Caire avant liquidation. Ils pointent la fermeture de la base Martinique et ses 53 salariés et la non-reprise de 102 salariés, malgré des ressources financières importantes et l’appui de banques régionales.

« Dévaforables » à ce projet de reprise, les syndicats surveillent de près la réaction de la Collectivité Territoriale de Guyane, qui, après être restée silencieuse, a menacé dernièrement de dénoncer la Délégation de Service Public (DSP) en Guyane.

« Nous avons toujours l’espérance d’une résolution de cette liquidation passe par une reprise intelligente. C’est une question de moralité, plus qu’économique et sociale », réagit Brieuc Hardy, le délégué syndical du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL).

On voit des choix économiques qui n’ont aucun fondement, comme la fermeture de la base en Martinique, malgré sa rentabilité. Et quand on regarde la sélection des catégories professionnelles, on comprend bien qu’il y a une chasse aux sorcières dans le projet de reprise de la Cafom. Les élus, les délégués syndicaux, tous ceux qui se sont opposés à M. Koury son écartés 

L’offre de la CIPIM/Collectivité de Saint-Martin qui n’a pas pu être couplée avec celle de Guyane Fly, prévoit une reprise uniquement sur le périmètre Antilles. 170 salariés resteraient sur le carreau.

Si on reste uniquement sur la morale, la reprise de Caire devrait aboutir à la cession de Caire à la collectivité de Saint-Martin. La Guyane, elle, trouvera une solution et ne restera pas sans opérateur même si ça prendra du temps

Une « position claire » des élus

De son côté, Fred Louison, le porteur de l'offre de reprise « Guyane Fly », est toujours dans l’incompréhension. Gérant du groupe Louison qui évolue dans le domaine de la construction en Guyane, il soutient qu’il avait le projet le plus avancé.

Notre offre reprenait la totalité des salariés. Notre dossier était le plus avancé techniquement. Certificat de transporteur aérien, licences, tout était assez avancé. On s’est dit, il n’y aura pas trop de souci. Les administrateurs, le Ciri (Comité Interministériel de Restructuration Industrielle) étaient tous ravis de cette solution pour « sauver la Guyane »…

Le tribunal mixte de commerce de Pointe-à-Pitre doit désormais rendre sa décision ce vendredi 29 septembre.

Nous ne pouvons tolérer la disparition d'emplois dans nos régions, ni voir se reproduire les mêmes actions par les mêmes acteurs. Nous demandons que vous preniez une position claire et que vous ne tolériez pas les pratiques de ce candidat repreneur qui ne respecte pas les règles établies dans le cadre d'une DSP et qui écarte des emplois », indiquent les syndicats à l’intention des élus antillo-guyanais.


Tags

À lire également