Le trafic aérien en France retrouve quasiment ses niveaux d’avant Covid-19

Par 22/01/2024 - 08:51 • Mis à jour le 22/01/2024 - 08:58

L’année 2023 semble avoir effacé les effets de la crise sanitaire avec des niveaux de passagers proches de 2019, notamment pour les territoires ultramarins (99,7%).

    Le trafic aérien en France retrouve quasiment ses niveaux d’avant Covid-19

Le Covid n'est plus qu'un mauvais souvenir pour le secteur aérien français, qui a retrouvé en décembre son niveau de passagers de 2019, même si les fruits de la reprise restent inégalement répartis.

100% tout rond: le dernier mois de 2023 a été marqué par un rétablissement total du volume de voyageurs par rapport à l'avant-crise sanitaire, une première depuis 2020, selon la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC).

Sur l'ensemble de l'année 2023, le secteur a retrouvé 94,5% de ses passagers d'avant la pandémie, à 169,6 millions de voyageurs, selon la livraison mensuelle de statistiques de l'administration.

La pandémie de Covid-19 a eu des effets dévastateurs sur le secteur aérien mondial, en raison des fermetures de frontières et autres restrictions de déplacements.

Le trafic international tire la reprise

En France, le volume de passagers aériens était tombé en 2020 à 30,2% de l'année précédente. D'abord timidement en 2021 (39% de 2019), le trafic a ensuite repris avec vigueur en 2022 (80,5%).

En 2023, c'est le trafic international qui a tiré la reprise, retrouvant 97% des niveaux de 2019, notamment grâce aux liaisons avec l'Afrique (113,1%), l'Union européenne (98,9%) et les Amériques (97%).

Le Maghreb, en particulier, a affiché une santé éclatante avec 116% des passagers de 2019 entre la France et le Maroc, soit huit millions de voyageurs. L'Algérie, à cinq millions, se situe à 114% des volumes d'avant-Covid, et la Tunisie à 113,9%.

Autres liaisons largement plus fréquentées que quatre ans plus tôt: celles de et vers la Turquie (125,9%), le Canada (111,7%) et l'Italie (107,5%).

L’Outre-Mer retrouve ses niveaux d’avant

Les rotations vers l'Asie-Pacifique sont en revanche restées à la traîne de la tendance générale, à 78,9% des passagers de 2023, lestées par la Chine (34,8%) et le Japon (57,2%).

Les liaisons intérieures (hors Outre-mer), subissant la concurrence du train et des visioconférences, n'ont vu transiter l'année dernière que 79,4% de leurs voyageurs de 2019, selon la DGAC.

L'Outre-mer a pour sa part quasiment effacé les conséquences de la crise sanitaire, à 99,7%. Selon les chiffres Aéroports de Paris publiés il y a 10 jours, concernant le segment Outre-Mer, la progression sur un an n’est que de 0,5%. En 2022, le niveau était déjà quasi le même que celui d’avant la crise.

Signe d'un possible recours plus important à la SNCF, les lignes aériennes radiales (Paris-région) ont évolué en 2023 à 75,2% de leur niveau de 2019, un phénomène dont Air France a pris acte en annonçant l'année dernière renoncer à sa base de Paris-Orly à l'horizon 2026.

Les lignes Paris-Toulouse n'ont ainsi retrouvé l'année dernière que 68,7% de leurs passagers de 2019.

Cette méforme contraste avec le dynamisme relatif des lignes entre villes régionales, fonds de commerce de compagnies comme Volotea, et qui ont capté l'année dernière 86% des passagers d'avant la pandémie.

Détérioration de la ponctualité des vols

Les chiffres de la DGAC laissent entrevoir des « low cost » sous pavillon étranger sortir renforcées de la crise: sur les liaisons intérieures, la part des compagnies tricolores est tombée de 77,5% des voyageurs en 2019 à 71,8% l'année dernière.

Et le trafic passagers de l'aéroport de Beauvais, base française de Ryanair, a atteint en 2023 pas moins de 141,3% du niveau de 2019.

Parmi les autres aéroports en meilleure position qu'avant la crise figurent Marseille (106,8% des passagers de 2019) et Orly (101,4%).

Au terme d'une année 2023 marquée par de multiples grèves du contrôle aérien, les chiffres de la DGAC montrent aussi une forte détérioration de la ponctualité des vols.

L'année dernière, 39% des liaisons ont subi un retard supérieur à 15 minutes au départ du territoire français, la moyenne des délais s'établissant à 18 minutes et 30 secondes. En 2019, le taux restait contenu à 28,1% et le retard moyen à 12 minutes 30.

A l'échelle mondiale, les compagnies aériennes s'attendent à transporter cette année 4,7 milliards de passagers, dépassant le "record historique" de 2019, 4,54 milliards, selon leur principale association, l'Iata. 

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