L'agriculture et la pêche vont mal en outre-mer
Les subventions à l’agriculture ultramarine s’établissaient en 2021 à 600 millions d'euros. Principalement dédiés à l’export, le sucre et la banane, historiquement présentes aux Antilles connaissaient pourtant un déclin. Ce en dépit d’un soutien important des diverses instances. En cause, les aléas climatiques et sanitaires de plus en plus fréquents et une concurrence internationale toujours croissante.
Les objectifs d’autonomie alimentaire poursuivis depuis les états généraux de l’outre-mer de 2009, réaffirmés en 2019, et de développement des pratiques agro-écologiques sont loin d’être atteints. La Cour des Comptes a conduit concomitamment une enquête sur les soutiens publics dans les outre-mer et un contrôle des comptes et de gestion de l’office de développement de l’économie agricole d’outre-mer (ODEADOM) de 2016 à 2022.
Une analyse de la Cour des Comptes
Ainsi tournée vers les cultures de rente destinées à l’export aux dépens des cultures vivrières, l’agriculture ultramarine française est en déclin, compte tenu notamment d’une concurrence mondiale accrue et d’un renouvellement insuffisant des générations d’exploitants. Le secteur agricole emploie moins de 2 % de la population active. Les deux principales filières exportatrices, banane et canne, longtemps protégées de la concurrence internationale et désormais confrontées à la libéralisation des échanges, elles captent l’essentiel des aides publiques.
Des subventions en hausse
Quelques filières dites de diversification tentent, avec un succès mitigé, de s’organiser mais subissent aussi la concurrence frontale des importations à moindre coût. Bien qu’en augmentation entre 2015 et 2022, les aides ne parviennent pas à endiguer le déclin continu. Les niveaux de soutien sont en hausse constante et en décalage croissant avec la valeur réelle de la production.
La pêche également impactée
À l’instar de la canne, la production de sucre a chuté de près de 20 % en cinq ans, dans un contexte de fin des quotas sucriers depuis 2017. Idem pour l'activité en mer, à raison de 12 millions d'euros par an en moyenne, les subventions aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture, peu développés, ne permettent pas de soutenir l’effort d’investissement nécessaire au renouvellement de la flotte dans un cadre européen restrictif.