Le « son », emblème musical de Cuba, au patrimoine immatériel de l'humanité
Le « son cubain », genre musical emblématique mêlant héritages espagnols et africains et popularisé dans le monde entier par le Buena Vista Social Club, a été inscrit, ce mercredi (10 décembre), au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Le « son cubain », genre musical dansant, mêlant origines espagnoles et africaines, et qui a connu un renouveau mondial grâce au groupe Buena vista social club dans les années 1990, a été inscrit, ce mercredi (10 décembre),sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco.
Des origines rurales à la scène internationale
Les chanteurs Beny Moré, Compay Segundo, Ibrahim Ferrer comptent parmi les artistes les plus emblématiques de cette musique populaire, dont la structure musicale alterne une voix soliste et un chœur répétant un refrain.
Né dans les collines rurales de l'est de Cuba, le « son » est ensuite descendu vers les villes avant de se répandre sur l'ensemble de l'île, puis au-delà à partir des années 1930. Les groupes les plus célèbres sont alors le Trio Matamoros et le Septeto Nacional, qui contribuent à diffuser le « son cubain » à l'international.
« Colonne vertébrale de la musique cubaine »
D'une rythmique très riche, l'instrumentation mêle des cordes, en particulier le « tres cubano » (guitare à trois paires de cordes), des percussions, comme la clave et le bongo, ainsi que la trompette, ajoutée dans les groupes urbains.
« Le son est la colonne vertébrale de la musique cubaine », souligne le musicologue cubain José Cuenca, dans le dossier de candidature auprès de l'Unesco.
« Le son ne nous identifie pas seulement comme chanson, il nous identifie comme personnes, comme Cubains », renchérit Pachy Naranjo, pianiste et leader du groupe Original de Manzanillo, qui a participé dans les années 1960 à un renouveau du « son » traditionnel.
L’essor mondial grâce au Buena Vista Social Club
Le « son cubain », qui se danse en couple, est un des genres ayant le plus influencé la musique latino-américaine au XXe siècle. Il s'est répandu à Porto Rico, en Colombie, au Venezuela, au Panama. Il a engendré le mambo et le cha-cha-cha dans les années 1940-50, puis a donné naissance à la salsa dans les années 1960.
En 1996, l'album de Buena vista social club, groupe formé par des « soneros » des années 1930 et 1940, comme Compay Segundo et Ibrahim Ferrer, suscite un engouement mondial pour les musiques cubaines traditionnelles. Le morceau de son « Chan Chan », de Compay Segundo, devient un succès international.
Cuba détient déjà plusieurs traditions inscrites au patrimoine immatériel de l'humanité. Parmi elles figurent la « tumba francesa », ensemble de chants et danses accompagnés de percussions arrivés à Cuba avec les colons français et leurs esclaves haïtiens à la fin du XVIIIe siècle, la rumba, et le savoir-faire des maîtres du rhum cubain.








