Le scandale des passeports dorés à la Dominique
Le dispositif aurait permis à de nombreux criminels de voyager en toute discrétion à travers le globe, en payant pour obtenir la citoyenneté de l’île anglophone. C’est ce que révèle une enquête du journal « Le Monde » et de ses partenaires.
C’est un système qui permet à n'importe quel ressortissant étranger d'acquérir un passeport en moins de trois mois, selon les révélations du journal « Le Monde », avec ses partenaires. Seule condition débourser 100 000 dollars ou investir le double dans l'économie locale. Le tout sans même avoir posé un pied sur l'île.
Tout est parti d'une banale histoire aux Etats-Unis, dans la célèbre Silicon Valley. La SEC, le gendarme américain des marchés financiers s'intéresse à Danhong « Jean » Chen, une avocate d'origine chinoise spécialisée dans le droit de l'immigration. Elle vient d'acquérir une gigantesque propriété de 6 millions d'euros, ce qui surprend au regard de ses revenus réellement déclarés.
Une fois alertée par les autorités, cette dernière disparaît. Grâce à son passeport dominiquais enregistré sous un faux nom, l'avocate s’est enfuie vers la Chine sans alerter les autorités américaines.
Espions, marchands d'armes, oligarques russes...
Le consortium de lutte anticorruption décide alors de se plonger dans le dossier et découvre l'ampleur du phénomène. Ils sont Russes, Chinois ou originaires du Moyen-Orient et sont pour la plupart inquiétés par la justice.
Espions, marchands d'armes ou oligarques russes, tous voyagent en toute sérénité à travers plus de 140 pays, y compris au sein de l'espace Schengen grâce à leur passeport dominiquais.
Le gouvernement dominiquais avertit pourtant les candidats à ces passeports. Il doit refuser la délivrance aux détenteurs d’un casier judiciaire ou aux personnes visées par une enquête criminelle. Mais, dans les faits, ce sont des organismes privés -et peu regardants- qui avaient ces délégations de vérifications.