Haïti : affrontements entre gangs et police près du conseil des ministres
Des affrontements armés ont éclaté, ce jeudi (9 octobre), entre des membres de gangs et la police, aux abords du Palais national à Port-au-Prince, alors qu’un conseil des ministres s’y tenait pour la première fois depuis plusieurs mois, selon un témoin et un journaliste de l’AFP
Des affrontements armés ont eu lieu, ce jeudi (9 octobre), entre des membres de gangs et la police près du Palais national de Port-au Prince, où se tenait un conseil des ministres, le premier à y être organisé depuis des mois, selon un témoin et un correspondant de l'AFP.
Ce haut lieu de pouvoir avait été abandonné en raison de l'insécurité qui règne dans le centre-ville de la capitale haïtienne, en très grande partie contrôlée par des gangs.
Mais les autorités en place dans ce pays qui n'a plus connu d'élections depuis 2016 ont tenu à réinvestir le Palais national, comme un signal que le politique doit primer sur la violence malgré la situation chaotique.
Tirs nourris
« Cette réunion gouvernementale marque une étape symbolique et déterminante dans la reprise progressive du contrôle de l'Etat sur le centre-ville de Port-au-Prince, cœur historique du pouvoir républicain », a ainsi expliqué, dans un communiqué, le bureau du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Ce jeudi matin, des tirs nourris ont toutefois été entendus dans le secteur du Palais national par un correspondant de l'AFP, qui a pu constater le déploiement d'un nombre important de policiers, ainsi que la présence de blindés des forces de l'ordre.
Un témoin a confirmé que des affrontements armés avaient lieu dans ce secteur.
Pas de victime
Ces échanges de tirs n'ont pas fait de victimes.
Joint par l'AFP, un membre du gouvernement qui a requis l'anonymat a assuré que la réunion ministérielle avait pu se dérouler comme prévu.
« Tous les points (à l'ordre du jour) ont été abordés. L'action des bandits visait à nous intimider. (...) On n'a pas cédé à la panique », a-t-il expliqué.
Dans un communiqué, le Conseil présidentiel de transition, l'organisme qui dirige le pays depuis la démission l'an dernier - sous la pression des gangs - du Premier ministre de l'époque, a dit que la réunion s'était déroulée « dans un climat de sérénité ».
Force antigangs
Le Conseil de sécurité des Nations unies a validé le mois dernier la création d'une force antigangs en Haïti.
Elle succèdera à la Mission multinationale de sécurité, approuvée en 2023 et menée par le Kenya mais qui, sous-équipée et sous-financée, a obtenu des résultats médiocres face aux exactions des gangs et à la violence qui ravage ce pays, le plus pauvre des Amériques, plongé depuis des années dans une crise politique, sociale et sécuritaire.








