Affaire du SIAEAG : la décision sera rendue le 28 novembre
Après une première journée jeudi consacrée au rappel des faits puis aux plaidoiries des parties civiles, ce vendredi, le ministère a pris ses réquisitions dont 5 ans de prison dont 3 avec sursis pour Amélius Hernandez et 500.000€ d'amende. Ont suivis les avocats de la défense au nombre de 6 qui représentaient les 5 prévenus poursuivis.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a repris point par point les diverses étapes de l’enquête. A l’origine, la plainte déposée en 2007 par Germain Parran auprès de la DIPJ. Il y dénonçait des dépenses extravagantes au sein du SIAEAG qui à l’époque gérait l’eau de 11 communes. Des agents au train de vie élevé, hôtel et voitures haut de gamme, voyages nombreux, ce qui a intrigué la Chambre Régionale des Comptes. Par exemple, 28.000€ rien qu’en hébergement lors de la Route du Rhum 2010, alors que le sponsoring sportif n’était que de seulement 15.000€ soit la moitié.
Une gestion et des comptes examinés
De plus, « aucun retour concret sur les participations aux divers colloques sur l’eau dans le monde entier », a souligné le ministère public. Des prises en charge sans raison d’invités ou de voyages pour des missions qui n’avaient rien à voir avec l’eau, tel le congrès des maires. Autre exemple, « 1,3 million dépensé pour une journée de l’eau avec seulement 278.000€ de retombées économiques. Le Champagne y coulait à flot » a-t-il ajouté. Concernant les comptes personnels d’Amélius Hernandez, ils ont été décortiqués notamment grâce à l’alerte TRACFIN internationale dédiée à la lutte anti-blanchiment, qui a été déclenché 25 fois pour de fortes sommes déposées en liquide. 139.000€ au total en 2009. Au final, ce seraient près de 7 millions d’euros qui ont été dépensés par le SIAEAG entre 2005 et 2011, a rapporté la CRC.
Les arguments de la défense
Du côté de la défense composée de 6 avocats dont 4 venus de l’hexagone, on s’est attaché par la suite à démontrer que ce procès était frappé d’un « populisme judiciaire ». Les centaines de billets ? Une erreur de listing puisque l’avocat a démontré qu’il y avait des incohérences, être à Paris et au Pakistan en même temps est physiquement impossible. Un autre des conseils, a parlé de manipulation avec surtout une question politique qui n’a rien à faire dans un dossier pénal. « Les prévenus ont été jetés en pâture publiquement » sans véritables investigations approfondies. L’ancien président du SIAEAG a ajouté pour conclure qu’il a « toujours géré en bon père de famille, en partageant le pouvoir avec les autres ». La décision a été mise en délibéré au 28 novembre 2019 à 8h00.