Cyclones, pluies : une étude scientifique inédite menée en Guadeloupe
C’est une étude pour le moins originale qui est menée actuellement en Guadeloupe. Jusqu’au 22 septembre prochain, des chercheurs de l’IRD et du laboratoire LARGE de l’université des Antilles mettent en place un suivi de la composition isotopique de la pluie et de la vapeur d’eau dans l’atmosphère en Guadeloupe. Cette étude devrait permettre de mieux appréhender l'évolution des phénomènes cycloniques.
C’est une étude pour le moins originale qui est menée actuellement en Guadeloupe. Jusqu’au 22 septembre prochain, des chercheurs de l’IRD et du laboratoire LARGE de l’université des Antilles mettent en place un suivi de la composition isotopique de la pluie et de la vapeur d’eau dans l’atmosphère en Guadeloupe.
A quoi çà va servir ?
Cette étude va permettre de mieux comprendre les processus cycloniques et les pluies en milieu tropical pour mieux assurer la protection des populations. Ces dix dernières années, de grands progrès ont été réalisés en matière de prévision. On peut ainsi avoir projection des trajectoires à 48 et 72 heures. Mais les processus d'intensification rapide d'un cyclone, comme on a pu l’observer sur le cyclone Maria sont moins bien connus.
Ce sont donc des mesures inédites qui sont prises actuellement en Guadeloupe. Les scientifiques ont en effet l'habitude d'étudier les cyclones à partir d'images satellite, de données météorologiques relevées depuis le sol ou de simulations numériques. Françoise Vimeux, climatologue spécialiste de la variabilité et de l’évolution du climat dans les régions tropicales à l'IRD, propose elle, une approche originale : observer les différentes formes de la molécule d'eau, les données isotopiques,dans la vapeur de l'atmosphère et dans la pluie. Une approche complémentaire à ce qui est déjà réalisé.
Vers une meilleure compréhension des phénomènes climatiques
L’objectif de ces recherches, inédites dans cette région du globe, est donc d’obtenir des données isotopiques à différentes étapes de la vie d'un cyclone afin de mieux étudier certains processus-clés comme l'évaporation des gouttes d'eau, qui participe à l'intensification des phénomènes de convection interne aux cyclones. Des études montrent déjà que le nombre de cyclones dans le bassin Nord Atlantique n’est pas en lien avec le dérèglement climatique, en revanche la fréquence de cyclones plus intenses de catégorie 4 à 5 devrait, elle, augmenter.
Ces données pourront donc permettre de mieux comprendre les processus physiques internes aux cyclones et apporter des éléments de connaissance nouveaux pour mieux représenter ces phénomènes dans les modèles de climat et donc de mieux prévenir les catastrophes naturelles et protéger les habitants de des territoires antillais.