Pourquoi si peu de serveurs martiniquais dans les restaurants ?
Par Karl LORAND
12/03/2015 - 13:25
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:39
Martinique
En sillonnant les divers restaurants de l’île, on constate rapidement qu’en Martinique une grande part de la main d’œuvre en salle n’est pas martiniquaise, beaucoup de serveurs sont métropolitains. Il s’agit d’une observation, pas du résultat d’une étude puisque les statistiques ethniques sont interdites en France. Il existe pourtant un lycée qui forme aux métiers de l’hôtellerie et de la restauration : le lycée Nord-Caraibes à Bellefontaine. Chaque année 380 élèves du CAP au BTS. Alors est-il vraiment difficile de trouver de bons serveurs martiniquais ?
Deck, chaises en bois, couleurs chaudes et ambiance détendue; la
décoration du restaurant Pura Vida à Sainte-Luce nous invite à un voyage
en Indonésie. Thierry, le patron du restaurant vient lui de l’hexagone,
comme les deux serveuses présentes ce dimanche-là. " On
devrait pouvoir recruter local mais c’est assez difficile… la notion de
service c’est notre métier et c’est peut être difficilement acceptable
dans l’esprit local. En restauration on travaille le samedi le dimanche ,
les jours fériés et ça a du mal à passer."
nous explique t-il. Son équipe de serveuses est composée de 3 jeunes
femmes : 2 métropolitaines et une "martiniquaise qui a vécu en
métropole".
A 28 ans, Jérémy Dardanicus a déjà roulé sa bosse dans la restauration ! France , Australie... il a officié dans de nombreuses enseignes. Depuis qu’il est revenu au pays, le jeune Robertin hésite à faire appel à ses compatriotes. "Ils n'aiment pas servir, ils ont l'impression d'être comme au temps de l'esclavage où on sert un peu les gens... C'est un gros problème d'ailleurs" se désole le jeune homme.
"On a régulièrement de restaurateurs qui cherchent des employés"
Le proviseur du lycée Nord Caraibes qui forme chaque année 380 élèves du CAP au BTS, François Lambert concède que tous ne sont pas souples. « On a régulièrement de restaurateurs qui cherchent des employés. Maintenant il y a une réalité du terrain, les élèves issus de CAP sont généralement peu flexibles et peu mobiles. »
"Il y en a qui arrivent ici, ils ne trouvent pas de boulot du coup ils font serveur"
Est- ce réellement plus simple avec la main d'oeuvre venue de l’hexagone ? Ce n'est pas si sûr pour Alexis Martinez, serveur dans un snack du Village Créole aux Trois-Ilets. Selon ce dernier, pour certains le fait de faire ce métier est parfois un choix par défaut. "Il y en a qui arrivent ici ils ne trouvent pas de boulot du coup ils font serveur, ça marche une semaine... et puis ils arrêtent, ils voient que ce n'est pas leur métier."
L’an dernier en Martinique, près de 200 postes de serveurs ont été mis sur le marché de l’emploi. La moitié a fait l’objet de difficultés de recrutement. Selon l’enquête BMO (besoin main d’œuvre) de Pôle Emploi, en 2014 les serveurs apparaissaient dans le top 10 des métiers les plus recherchés. 193 recrutements étaient annoncés pour l’année et 36% des recrutements ont été difficiles selon les déclarations des employeurs.
Audrey Ollon, Jessica Dantin, Béatrice Vandevoorde et Florin Hossu
A 28 ans, Jérémy Dardanicus a déjà roulé sa bosse dans la restauration ! France , Australie... il a officié dans de nombreuses enseignes. Depuis qu’il est revenu au pays, le jeune Robertin hésite à faire appel à ses compatriotes. "Ils n'aiment pas servir, ils ont l'impression d'être comme au temps de l'esclavage où on sert un peu les gens... C'est un gros problème d'ailleurs" se désole le jeune homme.
"On a régulièrement de restaurateurs qui cherchent des employés"
Le proviseur du lycée Nord Caraibes qui forme chaque année 380 élèves du CAP au BTS, François Lambert concède que tous ne sont pas souples. « On a régulièrement de restaurateurs qui cherchent des employés. Maintenant il y a une réalité du terrain, les élèves issus de CAP sont généralement peu flexibles et peu mobiles. »
"Il y en a qui arrivent ici, ils ne trouvent pas de boulot du coup ils font serveur"
Est- ce réellement plus simple avec la main d'oeuvre venue de l’hexagone ? Ce n'est pas si sûr pour Alexis Martinez, serveur dans un snack du Village Créole aux Trois-Ilets. Selon ce dernier, pour certains le fait de faire ce métier est parfois un choix par défaut. "Il y en a qui arrivent ici ils ne trouvent pas de boulot du coup ils font serveur, ça marche une semaine... et puis ils arrêtent, ils voient que ce n'est pas leur métier."
L’an dernier en Martinique, près de 200 postes de serveurs ont été mis sur le marché de l’emploi. La moitié a fait l’objet de difficultés de recrutement. Selon l’enquête BMO (besoin main d’œuvre) de Pôle Emploi, en 2014 les serveurs apparaissaient dans le top 10 des métiers les plus recherchés. 193 recrutements étaient annoncés pour l’année et 36% des recrutements ont été difficiles selon les déclarations des employeurs.
Audrey Ollon, Jessica Dantin, Béatrice Vandevoorde et Florin Hossu