Christiane Taubira table sur un renouveau judiciaire en Guadeloupe
Par Anaelle EDOM
24/07/2015 - 18:00
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:33
Guadeloupe
48 heures pour faire passer un message, celui d’un ministère conscient des difficultés de l’appareil judiciaire. C'était l'objectif de Christiane Taubira de passage en Guadeloupe du 23 et 24 juillet. Surpopulation carcérale, reconstruction des outils de l'appareil judiciaire ou encore son avenir politique, vendredi, sur RCI Guadeloupe, la ministre de la Justice est revenue sur ces thèmes.
(AUDIO)
Une visite de 48 heures pour faire passer un message, celui d’un gouvernement conscient des difficultés de l’appareil judiciaire. Christiane Taubira préfère parler d’une mission qui incombe à la justice. Elle doit être, selon la ministre, traduite dans l’immobilier de la justice ainsi que dans les ressources humaines, c’est-à-dire dans les effectifs, dans la qualité des personnels qu’ils soient magistrats du parquet, du siège ou greffier.
Sa casquette de ministre, Christiane Taubira la porte avec l’éloquence qu’on lui connait."C’est une façon pour l’Etat de montrer aussi le respect qu’il marque aux Guadeloupéens". A en croire la garde des sceaux, notre département franchirait une véritable étape. Et parler de renouveau judiciaire est une formule justifiée à ses yeux.
Les projets comme la reconstruction du Tribunal de Grande Instance de Pointe-à-Pitre conçus, puis abandonnés sont désormais relancés. "Le marché a été notifié, les travaux vont commencer en novembre 2015. Le chantier est prévu pour 23 mois. Il s’agit d’un investissement de 37 millions d’euros, c’est réellement un effort que fait l’Etat. Mais, c’est un effort justifié", indiquera Christiane Taubira.
Toutefois, l’appareil pénitentiaire doit faire face à une autre réalité : la surpopulation carcérale qui engendre des actes de violences dans les prisons. En mai dernier, les gardiens de prison, affiliés à l’intersyndicale CGTG-FO-UFAP, n'avaient pas assuré les parloirs. Ils avaient procédé à un blocage de l'institution. Ils estimaient ne pas être entendus par le ministère de la justice sur leurs conditions de travail et sur les conditions de vie des détenus.
L’UFAP-UNSA, le syndicat de l’administration pénitentiaire, était allé plus loin en manifestant dans les rues de Pointe-à-Pitre le samedi 9 mai. Le syndicat dénonçait les conditions de surpopulation dans les prisons. Ils réclamaient plus de moyens humains et matériels. Le dimanche 10 mai, Christiane Taubira l'avait rencontré.
Après la visite du jeudi 23 juillet à la prison de Basse-Terre, la CGT Pénitentiaire, quant à elle, n’est pas satisfaite des projets annoncés par la garde des sceaux. D’autant que les travaux pour le centre pénitentiaire de Basse-Terre ont été repoussés à 2017.
"On se demande si on fait bien partie d’un Etat français puisque on a un rapport des problématiques pénitentiaires qui parle de retard. Pour nous, cela signifie que nous sommes à la traine (…) Les réponses qu’on a eu c’est 2017, alors que 2017 ce seront les élections présidentielles. Probablement que ce gouvernement ne sera plus là. Donc pour nous c’est du pipo", a estimé Eric Pétilaire, secrétaire général de la GGT Pénitentiaire, jeudi soir, sur notre antenne.
Christiane Taubira l’admet, l’établissement de Basse-Terre, compte tenu de son âge, n’est plus aux normes. Quant au report de réhabilitation de ce centre pénitentiaire, il s’expliquerait par la mise en place d’un nouveau projet.
"Je suis persuadée qu’il faut faire beaucoup mieux qu’une réhabilitation. Nous allons formaliser ce que nous avons commencé. Nous allons offrir aux Guadeloupéens un établissement pénitentiaire qui permettra des conditions de travail plus digne pour les personnels et des conditions de détentions plus dignes pour les détenus", a-t-elle indiqué ce vendredi.
Pour autant, Christiane Taubira reste sur sa ligne politique, souvent jugée laxiste par ses détracteurs."Il faut que la politique pénale et la politique carcérale soit efficace", assure-t-elle. La prévention de la récidive, réinsertion, la capacité de l’institution à accompagner les détenus dans leur réinsertion, limiter la détention, ce sont les mesures alternatives à la détention que Christiane Taubira a énuméré lors de cet entretien.
Mais à l’approche de l’échéance présidentielle, suffiront-elles pour que la ministre présente un bilan convenable aux électeurs de la Gauche ? Après avoir occupé des fonctions ministérielles durant deux mandats, Christiane Taubira sera-t-elle candidate à l’élection présidentielle ? "Il y a là aucune coquetterie, je ne serai pas candidate à l’élection présidentielle de 2017", affirme-t-elle.
Une visite de 48 heures pour faire passer un message, celui d’un gouvernement conscient des difficultés de l’appareil judiciaire. Christiane Taubira préfère parler d’une mission qui incombe à la justice. Elle doit être, selon la ministre, traduite dans l’immobilier de la justice ainsi que dans les ressources humaines, c’est-à-dire dans les effectifs, dans la qualité des personnels qu’ils soient magistrats du parquet, du siège ou greffier.
Sa casquette de ministre, Christiane Taubira la porte avec l’éloquence qu’on lui connait."C’est une façon pour l’Etat de montrer aussi le respect qu’il marque aux Guadeloupéens". A en croire la garde des sceaux, notre département franchirait une véritable étape. Et parler de renouveau judiciaire est une formule justifiée à ses yeux.
Les projets comme la reconstruction du Tribunal de Grande Instance de Pointe-à-Pitre conçus, puis abandonnés sont désormais relancés. "Le marché a été notifié, les travaux vont commencer en novembre 2015. Le chantier est prévu pour 23 mois. Il s’agit d’un investissement de 37 millions d’euros, c’est réellement un effort que fait l’Etat. Mais, c’est un effort justifié", indiquera Christiane Taubira.
Toutefois, l’appareil pénitentiaire doit faire face à une autre réalité : la surpopulation carcérale qui engendre des actes de violences dans les prisons. En mai dernier, les gardiens de prison, affiliés à l’intersyndicale CGTG-FO-UFAP, n'avaient pas assuré les parloirs. Ils avaient procédé à un blocage de l'institution. Ils estimaient ne pas être entendus par le ministère de la justice sur leurs conditions de travail et sur les conditions de vie des détenus.
L’UFAP-UNSA, le syndicat de l’administration pénitentiaire, était allé plus loin en manifestant dans les rues de Pointe-à-Pitre le samedi 9 mai. Le syndicat dénonçait les conditions de surpopulation dans les prisons. Ils réclamaient plus de moyens humains et matériels. Le dimanche 10 mai, Christiane Taubira l'avait rencontré.
Après la visite du jeudi 23 juillet à la prison de Basse-Terre, la CGT Pénitentiaire, quant à elle, n’est pas satisfaite des projets annoncés par la garde des sceaux. D’autant que les travaux pour le centre pénitentiaire de Basse-Terre ont été repoussés à 2017.
"On se demande si on fait bien partie d’un Etat français puisque on a un rapport des problématiques pénitentiaires qui parle de retard. Pour nous, cela signifie que nous sommes à la traine (…) Les réponses qu’on a eu c’est 2017, alors que 2017 ce seront les élections présidentielles. Probablement que ce gouvernement ne sera plus là. Donc pour nous c’est du pipo", a estimé Eric Pétilaire, secrétaire général de la GGT Pénitentiaire, jeudi soir, sur notre antenne.
Christiane Taubira l’admet, l’établissement de Basse-Terre, compte tenu de son âge, n’est plus aux normes. Quant au report de réhabilitation de ce centre pénitentiaire, il s’expliquerait par la mise en place d’un nouveau projet.
"Je suis persuadée qu’il faut faire beaucoup mieux qu’une réhabilitation. Nous allons formaliser ce que nous avons commencé. Nous allons offrir aux Guadeloupéens un établissement pénitentiaire qui permettra des conditions de travail plus digne pour les personnels et des conditions de détentions plus dignes pour les détenus", a-t-elle indiqué ce vendredi.
Pour autant, Christiane Taubira reste sur sa ligne politique, souvent jugée laxiste par ses détracteurs."Il faut que la politique pénale et la politique carcérale soit efficace", assure-t-elle. La prévention de la récidive, réinsertion, la capacité de l’institution à accompagner les détenus dans leur réinsertion, limiter la détention, ce sont les mesures alternatives à la détention que Christiane Taubira a énuméré lors de cet entretien.
Mais à l’approche de l’échéance présidentielle, suffiront-elles pour que la ministre présente un bilan convenable aux électeurs de la Gauche ? Après avoir occupé des fonctions ministérielles durant deux mandats, Christiane Taubira sera-t-elle candidate à l’élection présidentielle ? "Il y a là aucune coquetterie, je ne serai pas candidate à l’élection présidentielle de 2017", affirme-t-elle.