Nicolas Bedos relaxé dans l'affaire d'injure raciale
Par Rinsy Xieng
10/11/2015 - 16:59
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:29
Guadeloupe
Le CollectifDom (Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais) a perdu ce mardi 10 novembre 2015 le procès pour injure raciale qu'il avait fait à l'humoriste Nicolas Bedos pour une chronique dans laquelle il employait les expressions "indolence insulaire", "autochtones oisifs" et "enculé de nègre". L'humoriste a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, tout comme le directeur de Marianne, qui avait publié les textes litigieux en décembre 2012.
Nicolas Bedos y évoquait ses vacances en Guadeloupe et son
pénible retour. Nicolas Bedos parlait de sa fiancée qui, "la veille,
déguisée en nudiste, fredonnait du Jean Ferrat sur une plage d'autochtones
oisifs, enfonçait désormais ses ongles sur l'application Bourse.com de son
iPhone 5, vitupérant la + feignasserie+ d'un pays sursyndiqué".
Les explications du tribunal
En employant l'expression "autochtones oisifs", "dans un ton se voulant absurde et décalé", l'auteur "ne fait aucun lien entre la couleur de peau et une supposée paresse, de manière explicite ou implicite" a jugé la 17e chambre du tribunal. Nicolas Bedos évoquait également sa rencontre avec son guide chauffeur de taxi, un certain Gilles, "un génie", "merveilleux produit de l'indolence insulaire", qui "manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical". "Loin d'être un terme de mépris", l'expression "indolence insulaire" "est appliquée à une personne présentée positivement", ont estimé les juges. Quant à l'expression "enculé de nègre", qui venait conclure le récit de sa rencontre avec Gilles, ce Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, les juges soulignent que "la violence de l'expression utilisée" est "à la hauteur du dépit du narrateur quant à sa propre situation", le propos "ne peut être pris au premier degré, le stéréotype raciste étant utilisé pour ridiculiser la vie, finalement misérable, du narrateur". Présente au délibéré, Me Lauranne Favre, l'avocate de la défense, a jugé "dommage" que l'association n'ait "pas compris l'humour" de Nicolas Bedos, dont le propos était "de lutter contre le racisme".
Rinsy Xieng
Les explications du tribunal
En employant l'expression "autochtones oisifs", "dans un ton se voulant absurde et décalé", l'auteur "ne fait aucun lien entre la couleur de peau et une supposée paresse, de manière explicite ou implicite" a jugé la 17e chambre du tribunal. Nicolas Bedos évoquait également sa rencontre avec son guide chauffeur de taxi, un certain Gilles, "un génie", "merveilleux produit de l'indolence insulaire", qui "manie si bien la langue française qu'il fait frissonner mon clitoris lexical". "Loin d'être un terme de mépris", l'expression "indolence insulaire" "est appliquée à une personne présentée positivement", ont estimé les juges. Quant à l'expression "enculé de nègre", qui venait conclure le récit de sa rencontre avec Gilles, ce Guadeloupéen d'une soixantaine d'années, les juges soulignent que "la violence de l'expression utilisée" est "à la hauteur du dépit du narrateur quant à sa propre situation", le propos "ne peut être pris au premier degré, le stéréotype raciste étant utilisé pour ridiculiser la vie, finalement misérable, du narrateur". Présente au délibéré, Me Lauranne Favre, l'avocate de la défense, a jugé "dommage" que l'association n'ait "pas compris l'humour" de Nicolas Bedos, dont le propos était "de lutter contre le racisme".
Rinsy Xieng