Des inégalités d’accès aux soins dénoncées au CHU de Martinique
Un collectif de soignants dénonce une nouvelle fois des difficultés d’accès aux soins pour tous au sein du CHUM et de Clarac notamment. Le syndicat FO Santé n’exclut pas une mobilisation.
Un collectif de soignants du CHUM alerte sur les inégalités dans l’accès aux soins et leurs conséquences politiques.
Par voie de communiqué, le syndicat FO Santé pointe une grave problématique d’accès aux soins qui ne cesse de s’accentuer, selon le syndicat.
Depuis la crise du Covid-19, il indique que le personnel travaille à flux tendu et que les prises en charges sont de plus en plus complexes.
Fermeture de lits et abandon dans les couloirs
Des fermetures de lits sont évoquées ou encore des patients sur des brancards laissés à l’abandon dans les couloirs. Pour le syndicat FO Santé, la coupe est pleine.
Dans ce contexte, le syndicat dénonce un manque d’implication des politiques à ce sujet et les invite à faire front commun en faveur du soin pour le bénéfice de tous les patients.
C’est ce qu’explique Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général du syndicat FO Santé Martinique.
Les politiques ne s'occupent pas de la santé. La santé a toujours été le parent pauvre des politiques. On ne parle pas de politique de santé en Martinique. On parle de vie chère, mais si on n'a pas la santé, on ne peut pas manger. Donc, il faut que les politiques l'entendent aussi. On a un problème au niveau des hôpitaux de Martinique, particulièrement au CHUM et à Clarac, il faut qu'on trouve des solutions parce que les gens meurent. On ne peut pas les prendre en charge. Au XXIᵉ siècle, c'est inadmissible ce qui se passe là. Il faut que les politiques l'entendent et les décideurs surtout, nos députés et nos sénateurs l'entendent et portent ce message-là. Haut et fort au ministère, parce qu’on ne peut plus prendre en charge les patients. Quelle que soit la pathologie, on n'arrive pas à les prendre en charge. On est submergé, on n'a pas de lit, on n'a rien pour travailler.
« Nous allons bloquer l'hôpital parce qu'on va tous mourir »
Dans ce contexte, une mobilisation du personnel est envisagée, comme le précise Jean-Pierre Jean-Louis, secrétaire général du syndicat FO Santé Martinique.
Nous travaillons dans un hôpital. Notre seul lieu de travail, c'est l'hôpital. Nous allons bloquer l'hôpital parce qu'on va tous mourir, on va crever une fois pour toutes. Mais on ne va pas crever à genoux, mais on va crever debouts. Il faut que nos décideurs l'entendent, nous sommes en difficulté, nous sommes en danger. La population hospitalière est en danger, mais la population Martiniquaise est en danger par rapport à un hôpital qui ne fonctionne pas à plein régime. Ce n'est pas normal que nous soyons à ce stade-là au 21ème siècle.
Pour lui, la direction est absente et n’apporte pas de solutions aux problématiques rencontrées.
Il faudrait déjà qu'il y ait des directeurs pour nous écouter, pour nous entendre. Ils ne sont jamais là. C'est-à-dire que nous, syndicats, nous sommes les directeurs de l'hôpital, nous sommes des médecins, nous sommes des assistants sociaux, nous sommes des psychiatres, nous sommes des psychologues. Il faut qu'ils soient là, il faut qu'ils prennent des décisions, il faut qu'ils trouvent des solutions pour nous. C'est nous qui les obligeons à avancer. Donc heureusement que nous sommes là en quelque part, mais ce n'est pas mon job. Je serai obligé de prendre mon bâton de pèlerin, de leur faire comprendre qu'il va falloir qu'ils se mettent au travail sérieusement et qu'on trouve des solutions qui soient pérennes pour les patients et pour le personnel et pour payer les fournisseurs parce que ça nous gangrène, ça nous empêche d'avancer. Encore une fois, c'est le patient qui le paye.