Violences faites aux femmes : Cap Excellence a organisé une conférence pour libérer les paroles
À l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes du lundi 25 novembre, Cap Excellence a organisé une conférence dédiée aux droits des femmes ce mercredi 27 novembre.
L’objectif principal de cette conférence était d'aider à libérer la parole des victimes et sensibiliser aux multiples formes de violences qu’elles subissent.
Plusieurs intervenants et intervenantes étaient présents pour apporter leur expertise et leurs témoignages. Parmi eux, Marie-Paul a livré un récit bouleversant de son expérience de victime de viols répétés durant son adolescence.
Je pleure tout le temps, je souffre, mais personne ne va me comprendre. Et c'est pourquoi je parle aujourd'hui, c'est pour aider les victimes. Parce que moi, je suis marquée à vie, brisée à vie. Je ne vis pas, je suis morte et vivante en même temps.
Autonomie financière
Chantal Dagnaud-Plumain, gestionnaire de projet et victime de violences conjugales, a insisté sur l’importance de l’autonomisation financière dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle accompagne aujourd’hui d’autres femmes pour qu’elles puissent se reconstruire.
Certaines de ces femmes qui sont dans des situations de violences conjugales ne peuvent pas partir parce que financièrement, elles dépendent de leurs bourreaux. [...] La violence économique est extrêmement destructrice. Si vous n'avez pas de relais, elle peut vous écraser.
Pour elle, la libération des victimes passe aussi par un accès renforcé à des ressources et des soutiens permettant une réelle indépendance.
Une libération progressive de la parole
Caroline Calbo, procureure de la République de Pointe-à-Pitre, a partagé des données révélatrices de l’évolution des plaintes déposées pour violences faites aux femmes. Elle observe une tendance encourageante :
En 2023, je constate une augmentation des plaintes. Ce qui est significatif, c'est que les femmes ne demandent pas seulement des interventions immédiates pour des infractions récentes, mais elles viennent aussi déposer plainte pour des faits plus anciens. Cela montre une libération de la parole.
Cette conférence a démontré les progrès réalisés dans la prise de conscience collective et la mobilisation contre les violences faites aux femmes. Cependant, elle a également mis en évidence les nombreux défis à relever, notamment sur le plan économique et psychologique.
À ECOUTER Le reportage de Jérémy Losio