Le groupe Generali va suspendre les assurances risques pour les entreprises aux Antilles

Par 27/11/2024 - 10:00

Face aux crises et émeutes récentes en Martinique et en Guadeloupe, le groupe Generali envisage de suspendre ses couvertures Business aux Antilles. Un coup dur pour l’économie locale. Les entreprises appellent l’État à intervenir pour garantir une solution pérenne face au désengagement des assureurs.

    Le groupe Generali va suspendre les assurances risques pour les entreprises aux Antilles
Image d'illustration

Deux semaines après les émeutes ayant secoué le territoire, les entreprises subissent une nouvelle menace : la possible suspension des assurances Business par le groupe Generali, via sa filiale GFA Caraïbes

Implanté dans la région depuis plus de 50 ans, ce leader du marché a annoncé son intention d’interrompre les nouvelles couvertures des entreprises aux Antilles, à partir du 1er janvier prochain.

Selon Generali, cette décision s’explique par les nombreuses crises et émeutes qui rendent la région trop risquée à couvrir.

Un appel à l’aide adressé au gouvernement

Face à ce désengagement, les acteurs économiques, en collaboration avec la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), ont adressé une lettre au Premier ministre Michel Barnier, demandant une intervention rapide pour rétablir une solution d’assurance viable.

Jean-Yves Bonnaire, président de l’association Contact Entreprise, souligne les contraintes auxquelles sont soumis les assureurs locaux :

Il faut savoir que les assureurs sont en première ligne avec nos entreprises, mais qu'en réalité, ils se réassurent. Donc, la politique de couverture, elle est dictée par les réassureurs. Si ces réassureurs ne prennent plus le risque sur la Martinique, l'assureur est coincé, il ne peut lui-même fournir la couverture.

Cette situation illustre un problème systémique qui nécessite une refonte globale.

Ce que nous espérons, c'est que pour le moment, ce sont des décisions provisoires. Elles visent, on l'espère, à faire évoluer le système de couverture des risques émeutes. Le but serait qu’il y ait un dispositif d'État, permettant à travers un fonds, de garantir ces risques.

Un marché de l’assurance sous tension

Dans l’urgence, les entreprises cherchent de nouvelles options d’assurance, mais les alternatives sont limitées. Selon Jean-Yves Bonnaire, le faible taux de souscription aux assurances dans les territoires ultramarins aggrave la situation.

Le taux de souscription à l'assurance est particulièrement faible dans nos territoires. Cela signifie que beaucoup d'acteurs ne s'assurent pas. La collecte de primes est donc insuffisante par rapport à la population et au tissu économique. Ce sont des conditions défavorables à l'installation d'assureurs sur nos territoires, car il n’y a pas assez d’entreprises ou d’individus assurés pour garantir une collecte suffisante.

Pour éviter une crise économique majeure, les acteurs locaux espèrent une intervention rapide des autorités nationales. En attendant, les entreprises tentent de protéger leurs activités face à une situation où les options se réduisent chaque jour davantage.

 


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