Inauguration de l’Institut caribéen d'imagerie nucléaire au CHU de Martinique
L’institut caribéen d’imagerie nucléaire a été inauguré samedi (23 novembre), au CHUM. Il permet de moderniser le traitement des cancers en Martinique et plus largement dans le bassin caribéen avec, notamment, le fameux cyclotron.
C’est un projet qui remonte à près de 10 ans. L’institut caribéen d’imagerie nucléaire a enfin été inauguré hier matin (samedi 23 novembre), au CHUM.
Cet institut qui permet de moderniser le traitement des cancers en Martinique et plus largement dans le bassin caribéen comprend plusieurs équipements de pointe dont le fameux cyclotron, qui permet de produire ce que l’on appelle des produits radiopharmaceutiques.
3 000 patients pris en charge
Depuis le mois d’avril, l’institut a réussi à prendre en charge près de 3 000 patients.
Karim Fard, chef de l’institut caribéen d’imagerie nucléaire, est revenu plus en détails sur le fonctionnement du cyclotron.
La radiopharmaceutique, c'est la molécule spécifique du cancer qu'on va produire par le cyclotron, injecter au patient, qui va aller se capter sur l'endroit et qui va nous dire attention, il se passe quelque chose ici, il y a des cellules cancéreuses qui poussent.
Karim Fard a tenu à rassurer sur cet outil et son utilisation.
Il y a de la radioactivité qui sort à faible dose, qui est maîtrisée, qui est contrôlée par l'autorité de sûreté nucléaire, une des plus drastiques dans le monde. Grâce à nos machines, qui sont très sensibles, justement on réduit cette quantité de radioactivité pour le confort et le bien-être de tous, à la fois les professionnels qui travaillent, qui sont en contact avec la radioactivité, et les patients qui vont la recevoir. Donc, il n'y a aucune inquiétude de ce côté-là.
Renforcer la recherche
L’institut caribéen d’imagerie nucléaire devrait également permettre d’attirer de nouvelles compétences médicales et de renforcer la recherche.
Le chef de l’institut caribéen d’imagerie nucléaire prend l’exemple de ce que va permettre la TEP (Tomographie par Émissions de Positons) IRM dans le diagnostic du cancer de la prostate.
Quand il y a des marqueurs très élevés, on peut aller directement à la TEP, mais aujourd’hui, le diagnostic du cancer de la prostate se fait uniquement en IRM. Et les données scientifiques pensent que la TEP IRM peut apporter un plus. C’est un projet majeur de recherche qu’on va commencer à développer dès 2025. Il s’agira de voir ce que la TEP IRM peut apporter pour mieux diagnostiquer le cancer de la prostate à des stades vraiment très précoces.
Rapidité du diagnostic
Jérôme Labruyère, directeur général du CHUM, revient sur ce que va changer concrètement l’institut caribéen d’imagerie nucléaire pour la population.
D’abord la rapidité du diagnostic. Vraiment, le sujet prioritaire en cancéro, évidemment, c'est le sujet du parcours de soins, de la fluidité de celui-ci et surtout des délais. Ça, c'est un grand sujet. Le CHU n'en est pas que le seul responsable, mais il y a un sujet de délais. Et vraiment là, c'est un ballon d'oxygène tout à fait énorme. C'est un fleuron pour le CHUM, pour la Martinique et pour la France sur le territoire. Objectivement, comme le disait tout à l'heure le professeur Fard, on est dans le top 10 des équipements mondiaux, troisième français, le plus up to date en quelque sorte. Un équipement comme celui-ci sur la grande région Caraïbe, Amérique du Sud, Amérique centrale, il n'y en a vraiment pas beaucoup.
