15 000 bénéficiaires du RSA concernés par l'obligation d’activité en Martinique au 1er janvier 2025
En Martinique, où un quart de la population dépend du RSA, environ 34 000 bénéficiaires sont concernés par cette aide. Alors que 70 départements de l’Hexagone menacent de suspendre son versement, l'île s'interroge sur l'application des nouvelles obligations liées à la loi Plein Emploi.
La tension monte entre l’État et les collectivités locales autour du financement du Revenu de Solidarité Active (RSA). Depuis le jeudi 14 novembre, 70 départements dans l’Hexagone majoritairement dirigés par la droite et le centre, envisagent de suspendre le versement du RSA.
En cause, un effort budgétaire de 5 milliards d’euros imposé par l’État aux collectivités dans le cadre du budget 2025.
34 000 Martiniquais touchent le RSA
En Martinique, environ 34 000 personnes, soit près d’un quart de la population, perçoivent le RSA. Contrairement à certaines régions françaises, leur allocation n’est pas menacée, même si la pression sur les finances publiques, exacerbée par le projet de budget 2025, suscite des inquiétudes.
Une autre source d'inquiétude pour ces collectivités est la loi Plein Emploi, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025.
Cette loi impose une obligation d’activité de 15 heures par semaine pour certains bénéficiaires du RSA, afin de réduire le chômage de longue durée et d’améliorer l’accompagnement des allocataires. En Martinique, sur les 34 000 bénéficiaires, environ 15 000 pourraient être concernés par cette nouvelle disposition.
Une population souvent stigmatisée
Les bénéficiaires du RSA en Martinique ne se limitent pas aux clichés. Monique Lanoix, conseillère en insertion à la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), a souligné la diversité de leurs profils.
Nous avons des personnes sans domicile fixe, des locataires en difficulté, des jeunes diplômés qui font une transition avant de trouver un emploi, ainsi que des personnes vieillissantes, souvent sans diplômes, pour qui l’insertion professionnelle est complexe.
Cette pluralité de situations démontre la nécessité d’un accompagnement adapté, loin des stigmatisations.
La CTM est l’un des acteurs
Depuis la loi RSA de 2008, la CTM est responsable des politiques d’insertion en Martinique. Si la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) gère les demandes et versements du RSA au nom de la collectivité, la CTM conserve une mission spécifique d’accompagnement pour certains publics, comme l’a expliqué Renée Victorin, directrice de l’insertion à la CTM.
La collectivité accompagne directement des bénéficiaires aux profils spécifiques : travailleurs indépendants, étudiants ou personnes en dispense de créance alimentaire. Pour ces publics, l’accompagnement se fait au sein de la direction de l’insertion, et non via la CAF
Alors que les défis économiques et sociaux se multiplient, la Martinique doit continuer à adapter ses politiques d’insertion pour répondre aux besoins diversifiés de ses bénéficiaires. Entre obligation d’activité et budgets sous tension, la question du RSA demeure un enjeu majeur pour garantir un équilibre entre solidarité et dynamisme économique.
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