Une décision modificative du budget 2024 controversée à la Région Guadeloupe
Ce matin (vendredi 15 novembre), une décision modificative du budget 2024 a été abordée lors de la plénière du Conseil Régional. Elle prévoit, notamment, la suppression de deux collaborateurs politiques et a été contestée par l’opposition.
Les élus rassemblés lors de la plénière du Conseil Régional de Guadeloupe ont abordé la question financière avec une décision modificative du budget 2024 qui porte sur 87 millions d'euros.
La Région doit répondre à ses engagements mais elle doit aussi faire face aux difficultés des communes, à une conjoncture économique compliquée qui la contraint, elle aussi, à faire des coupes et procéder à des restrictions, voir même des suppressions de collaborateurs politiques.
Ce qui ne plait pas à tout le monde.
Bernard Guillaume, le porte-parole de l'opposition et le sénateur Victorin Lurel sont montés au créneau pour demander des explications. Les réponses apportées par l'exécutif ne les ont pas satisfaits.
Bernard Guillaume explique pourquoi.
Nous n'avons pas, dans la décision modificative, retranscrit ce qu'il propose, à savoir des réductions, des affectations et notamment des efforts budgétaires en anticipation de l'effort qui sera demandé aux collectivités, puisque la loi de finances est en discussions actuellement. Nous déplorons effectivement l'exercice qui s'est passé ce matin avec une seule mesure qui n'est pas annoncée évidemment dans la plénière, mais que nous avons reçue avec beaucoup de stupeur et de colère, à savoir faire des économies sur le dos des groupes politiques de la région, à savoir le groupe majoritaire et le groupe minoritaire. En gros, le licenciement de deux collaborateurs. Il assume pleinement une décision qui n'est pas du tout basée sur des économies budgétaires, mais simplement sur une vengeance politique. C'est une drôle de façon de concevoir la démocratie. Nous allons faire valoir nos droits, puisque nous avons reçu la décision assez récemment. Nous allons l'expertiser. Ils nous privent, ils privent la majorité et la minorité de groupes politiques. Ce n'est pas du tout une mesure d'économie. Elle ne représente même pas 0,1% d'économie pour la Région. Ils mettent deux jeunes Guadeloupéens au chômage, y compris une militante, une militante de Guadeloupe Unie. Sincèrement, c'est un mauvais signal donné à la suite de notre collaboration au sein de cet hémicycle.
Une décision assumée
De son côté, le Président du Conseil Régional se montre tranquille et serein. Ary Chalus comprend que certaines décisions ne puissent pas plaire à tout le monde, mais il les assume et les explique en faisant, aussi, des propositions.
Nous avons réajusté certains projets avec des fonds européens parce que nous connaissons un peu les difficultés aujourd'hui de la situation financière de l'État. Donc, pour poursuivre tous ces gros chantiers, il fallait effectivement un réajustement de charges que nous avons fait. Nous avons d'autres projets qui ont été abandonnés parce que certaines collectivités ne peuvent pas mettre les 20%. La collectivité aujourd'hui a dû prendre en maîtrise d'ouvrage ces chantiers pour pouvoir poursuivre ces travaux. Et par la suite, nous avons demandé aussi à l'Assemblée de nous permettre d'ouvrir une ligne budgétaire de trésorerie de manière à pouvoir payer effectivement les factures qui rentrent à la Région. Comme vous le savez, quand vous utilisez des fonds européens, vous êtes remboursé des mois après, mais vous devriez sortir de l'argent. Donc cette trésorerie va pallier à ce que nous puissions rester dans nos 25, 30 jours de délai de paiement.
Sur les restrictions et notamment sur la suppression des deux collaborateurs, Ary Chalus indique assumer totalement.
Ce n'est pas une obligation mais nous sommes obligés de faire des économies partout. Nous avons des postes qui sont ouverts à la Région. Ces personnes pourront postuler. Gérer, c'est prévoir. Moi, je prends mes responsabilités. Ça peut déranger. Ça, c'est leur problème. Il y a des postes à la Région qui sont ouverts, qui sont budgétisés, ils vont postuler dessus.