Garde à vue prolongée de 24h pour Rodrigue Petitot, le RPPRAC présente sa défense
Me Georges-Emmanuel Germany, l’un des trois avocats de Rodrigue Petitot, Aude Goussard et Gladys Roger, secrétaire et trésorière du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes) se sont expliqués, ce mercredi (13 novembre), sur les faits reprochés au président de l’association.
Interpellé ce mardi (12 novembre) un peu avant 17h au quartier Canal Alaric (Fort-de-France), Rodrigue Petitot est toujours entendu au commissariat de police de Fort-de-France. Selon l’un de ses trois avocats, Me Georges-Emmanuel Germany, sa garde à vue a été prolongée de 24h.
Le président du RPPRAC est poursuivi pour « violation de domicile, menaces, intimidations et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ».
À ces motifs initiaux, les poursuites pour « rébellion et incitation à la rébellion ont été ajoutés au moment de la prolongation de la garde à vue », selon Me Germany, « mais aussi le fait de ne pas se souvenir du code de déverrouillage de son téléphone portable ».
On lui a dit qu’il y a deux téléphones. Rodrigue Petitot assure qu’il vient d’avoir un téléphone qui n'a pas de code. Et puis, qu’il il y en a un autre qu’il vient aussi d'avoir, qui a un code, mais qu’il ne s’en souvient pas parce qu’il vient de changer vu que le dernier a été mis sous-scellé dans la précédente procédure (Ndlr : l’interpellation à proximité d’une tentative de vol de bus, dans la nuit du 31 août au 1er septembre).
Pour assurer sa défense, Rodrigue Petitot est désormais défendu par Me Germany, mais aussi par Me Max Bellemare et Me Eddy Arneton. « Nous allons faire en sorte de lui assurer la meilleure défense possible », soutient Me Germany.
La violation de domicile contestée
Pour lui, la violation du domicile ne tient pas. Il s’appuie sur une compilation de vidéos, dont une vidéo de RCI filméée après l'entrée des membres du RPPRAC, pour soutenir que, non seulement, la résidence était ouverte mais aussi « qu'un policier en uniforme a discuté avec lui pour savoir si sa délégation devait être composée d'une, deux, trois ou quatre personnes, ce qui prouve bien l'autorisation de pénétrer sur les lieux ».
Lors de la conférence de presse du RPPRAC, ce mercredi au QG de Dillon, Me Germany a également dénoncé « les conditions indignes dans lesquelles M. Petitot est privé de sa liberté », rappelant sa faiblesse au bras et à la jambe.
Me Germany dénonce une agression
Il estime aussi que Gladys a été « agressée » par une « personne en costard parce qu'elle filme, parce qu'elle est une femme et parce qu'elle est esseulée ». « Et l’on apprendra, plus tard, que ce monsieur est un policier ».
Pour l’avocat, la garde à vue de Rodrigue Petitot est prolongée pour « permettre au ministre des Outre-Mer de poursuivre tranquillement son déplacement en Martinique ». « Mais c’est le contraire qui s’est produit. C’est un acte de guerre posé par le préfet et le procureur », lâche-t-il.
De sources proches de l'enquête, c’est une autre version de la violation de domicile qui a été évoquée hier, lors de l’interpellation. C’est en voiture que Rodrigue Petitot serait entré dans la résidence du préfet, malgré la présence de policiers, lui demandant de ne pas entrer.
Les investigations se poursuivent. La garde à vue devrait se terminer ce jeudi en fin d’après-midi.