Santé mentale : sommes-nous tous en dépression ?
La parole se libère sur les symptômes dépressifs, le regard sur la santé mentale change, mais il semblerait aussi que l’atmosphère morose se généralise depuis la pandémie de covid-19. Sommes-nous tous en dépression ? C’est la thématique de l’émission Décryptage de ce mercredi 13 novembre.
Le gouvernement Barnier a décidé d’en faire la grande cause nationale de 2025 : la santé mentale. Alors que cette problématique concerne quasiment un Français sur cinq, le regard sur la santé mentale et l’importance donnée à ce sujet évolue. 4 objectifs se dégagent de cette grande cause pour l’an prochain, à savoir, la « déstigmatisation », « le développement de la prévention et du repérage précoce », « l’amélioration de l’accès aux soins partout sur le territoire français » et « l’accompagnement des personnes concernées ».
16% de la population souffre de symptômes de dépression
Il faut dire que depuis la pandémie de covid, la santé mentale des Français s’est dégradée. Et en Guadeloupe nous ne sommes pas épargnés.
L’INSEE (institut national de la statistique et des études économiques) soulignait qu’avant la pandémie, en 2019, 97 600 Antillais âgés de 15 ans et plus, soit 16 % de la population, souffraient de symptômes de dépression, comme la tristesse, des troubles du sommeil, ou des difficultés à se concentrer. Des symptômes qualifiés de sévères pour 5,3 % de la population. La part des personnes souffrant de dépression y était plus élevée qu’en France métropolitaine (11 %, et 3,5 % de sévère).
De plus, le Bulletin de Santé publique de 2023 « Santé mentale et Covi-19 conduites suicidaires », démontre une dégradation des indicateurs relatifs au suicide en Guadeloupe, et plus largement en France. Mais sur notre territoire, l’augmentation du recours aux soins est confirmée par les cliniciens de Guadeloupe (pédiatres, psychologues, pédopsychiatres) au cours de l'année 2021 et début 2022 a été confirmée. Même s’il se pourrait que ces chiffres soient toujours sous-estimés en raison d’une forme de tabou qui perdure et d’une capacité naturelle de résilience liée aux spécificités du mode de vie des Antillais ». Enfin, notez que les populations les plus concernées par les conduites suicidaires sont les femmes et les jeunes, et que la dépression est particulièrement présente chez les publics féminins et les séniors.
Décryptage
Alors peut-on parler d’un sentiment de dépression généralisé dans notre société ? Comment l’expliquer ? Comment poser un diagnostic et s’en sortir ? Nous en parlerons avec nos invités ce mercredi soir.
- Dr Béatrice Safrano, vice-présidente CME EPSM (établissement public de santé mentale) et pédopsychiatre
-Jacques Montout, président de l'association Équilibre GEM (groupe d’entraide mutuelle)
-Christelle Méridan, notre invitée témoin
-Errol Nuissier, psychologue
Une émission à suivre en direct en radio à 18h30, en attendant, répondez à notre sondage par ici.