55% des enfants guadeloupéens ont des idées noires

Par 10/10/2023 - 13:11 • Mis à jour le 10/10/2023 - 13:48

Une étude menée auprès de 400 enfants révèle un constat alarmant sur le nombre de jeunes guadeloupéens qui pensent au suicide et parfois passent à l’acte. Découvrez ce constat présenté au Centre médico-psychopédagogique Les Lucioles à Grand-Camp, lundi 9 octobre.

    55% des enfants guadeloupéens ont des idées noires
Image d'illustration

Ces chiffres font froid dans le dos : 55% des enfants guadeloupéens ont des idées noires. Pourtant, bon nombre de ces jeunes ne présentent pas de troubles psychologiques, mais ont des idées suicidaires et certains passent même à l’acte.

Ce sont les résultats d’une étude menée par les professionnels de santé. Ils ont enquêté auprès de 400 enfants de 11 à 18 ans dans les établissements et structures spécialisées dans la prise en charge des jeunes patients présentant des troubles psychologiques, mais aussi auprès de la population générale dans les établissements de santé.

Une situation alarmante

Le constat est très alarmant selon Dr Marina Blum, pédopsychiatre au CHU :

Chaque cinquième de ces enfants ont déjà eu des idées suicidaires. Certains, qui ont même fait des tentatives de suicide sans que les parents soient au courant. Donc, on voulait vraiment partager ces chiffres avec tous les professionnels de la santé, les personnes qui travaillent avec les enfants, les adolescents et surtout réfléchir ensemble à ce qu'on peut faire au niveau de la société.

Ces chiffres locaux ont été comparés au niveau national et selon le Dr Blum « la situation est la même, elle est dramatique » :

Depuis 2020-2023, la santé mentale des enfants se dégrade. Il y a de plus en plus de passages aux urgences pour tentatives de suicide, de plus en plus d’hospitalisations pour des tentatives de suicide.

Les spécialistes distinguent toutefois d’un côté les enfants ayant des idées noires « donc quelqu'un qui peut juste être triste, stressé, mais ils n'ont pas vraiment envie de se tuer. Avec des idées de mort sans passage à l’acte suicidaire », explique le Dr Blum. Et de l’autre, les enfants qui verbalisent les idées suicidaires avec un projet précis de « comment vont-ils passer à l’acte ».

Les filles plus nombreuses à faire des tentatives de suicide

« Ce qui est important, c'est évaluer les niveaux de désespoir chez l'enfant. Parce que l'enfant qui croit que personne ne peut l'aider, il n'y a pas d'espoir possible, c'est sûr qu'il va passer à l'acte à un moment donné », précise Dr Blum.

Actuellement, le CHU accueille à peu près 70% de toutes les tentatives de suicide en Guadeloupe chez les enfants. Le reste est partagé entre la clinique Les Eaux-Claires et CHBT. L’on constate également que les filles sont plus nombreuses à faire des tentatives. Mais ce sont les garçons qui sont les tentatives les plus graves.

Les filles, plutôt, elles avalent quelques cachets. Les garçons, c'est beaucoup de tentatives avec pendaison, jeu de foulard, noyade, on saute des falaises. Ces chiffres nous font vraiment nous inquiéter pour notre jeunesse de la Guadeloupe.

Les professionnels indiquent que le mois de septembre a été marqué par une hausse du nombre de tentatives de suicide d'enfants ou d'adolescents enregistrées au CHU, en lien avec des situations de harcèlement scolaire. 


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