Une réunion de crise suite aux menaces de blocage des socio-professionnels

Par 12/11/2024 - 18:38 • Mis à jour le 12/11/2024 - 18:42

Une réunion de crise afin d’éviter un nouveau blocage général était organisée ce mardi matin à la chambre régionale du Raizet. Sur invitation du Président de Région, étaient présents la majorité des élus, mais aussi l’État et ses services.

    Une réunion de crise suite aux menaces de blocage des socio-professionnels

En cause, des difficultés financières liées aux charges asphyxiant les entreprises notamment du BTP mais pas que. Autre souci, des paiements trop longs des collectivités qui plombent la trésorerie de ces sociétés. Après 3h d’échange, les organismes sociaux et fiscaux ont accepté de stopper pour le moment les saisies et poursuites afin de redonner du souffle aux concernés. D’autres rencontres sont prévues ultérieurement.

Jean-Yves Ramassamy, président du collectif des organisations professionnelles : 


Tous les secteurs économiques de la Guadeloupe aujourd'hui ne peuvent plus continuer. Ce n'est pas possible. On a un problème important de charges sociales et fiscales qui tue les entreprises. Toutes les entreprises aujourd'hui reçoivent des ATD, des saisies de la sécurité sociale et fiscale. C'est pourquoi j'ai demandé cette réunion dans les 48 heures pour qu'on puisse trouver des solutions. Les coiffeurs, les éleveurs, les bouchers, les transports, tous les secteurs n'ont pas la possibilité économique pour pouvoir continuer. Donc, la Guadeloupe va vers un dépôt de bilan définitif de nos entreprises. Tous les élus et ensuite les services de l'État se sont mis ensemble pour pouvoir régler le problème, réorganiser le fonctionnement. Et ce que j'ai demandé aussi, il faut revoir les méthodes de calcul des charges sociales et fiscales, car la Guadeloupe est une île, on ne peut pas avoir la même législation qu'en métropole. Ce n'est pas possible. 

Ary Chalus veut trouver des solutions rapides, adaptées à nos territoires : 


Souvent, on entend les gens dire qu'il faut se mettre autour d'une table pour trouver des solutions. J'ai appelé le ministre de l'Outre-mer avec qui on a discuté concernant la problématique financière, les ATD, les poursuites fiscales et sociales. Et aujourd'hui, avec le préfet, les services de l'État, le nouveau directeur par intérim de la sécurité sociale, nous avons travaillé et discuté sur comment trouver des solutions ensemble pour pouvoir permettre à nos entreprises de ne pas licencier. Quand vous voyez une entreprise qui a, par exemple, je prends un chiffre, 500 000 € de charges mais cette entreprise a 10 millions de factures à l'extérieur, elles ne peuvent pas payer. Donc, il faut arrêter les poursuites. J'ai demandé à ce qu'il y ait un comité, une commission État, Région, Association des Maires, tous les trois mois, pour qu'on puisse faire des réunions. Pour éviter de bloquer la Guadeloupe parce qu'il y avait une menace.
 

Le député Olivier Serva était présent, il propose des dispositifs et compte porter la voix des professionnels à Paris :


Je salue l'initiative des professionnels. Ils ont organisé une belle réunion aujourd'hui. Tout le monde était présent. Il y a eu une écoute active à la fois des services de l'État, de la Sécurité sociale, des services fiscaux, mais aussi des régions/département. J'étais là en tant que député. Je retiens une chose. On peut réactiver ce qu'on appelle la circulaire qui a existé il y a quelques années, qui a été rendue caduc, qui permettait aux entrepreneurs d'avoir un étalement des charges sociales salariales sur six mois. J'invite aussi les chefs d'entreprises à utiliser les textes existant aujourd'hui, c'est-à-dire la CSF, c'est un comité qui permet de travailler avec les assistances du préfet pour étaler les dettes en cas de difficulté. Et puis, les procédures collectives, redressement judiciaire, plan de sauvegarde qui permettent aux entreprises d'étaler les dettes entre 7 et 10 ans sans avoir de poursuites et avoir des remises. Moi, en tant que parlementaire, je ferai mon travail pour qu'au Comité interministériel des Outre-Mers, au premier trimestre 2025, nous puissions acter la réactivation de cette circulaire pour soulager nos chefs d'entreprises qui ont besoin d'activités, de trésorerie pour réaliser la Guadeloupe.

 


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