Plus de 35 000 habitats indignes recensés en Guadeloupe
L’ensemble des acteurs impliqués dans la problématique de l’habitat indigne étaient réunis, ce mardi (15 octobre), aux Abymes. En Guadeloupe, 15 % des logements sont qualifiables d’indignes.
Plus de 35 000 habitats indignes sont recensés aujourd’hui en Guadeloupe.
C’est le constat dressé ce mardi (15 octobre) lors de la plénière du Pôle départemental de lutte contre l’habitat indigne (PDLHI), qui s’est réunie au Palais de la culture Félix Proto des Abymes.
Un nouveau protocole de coopération
A l’issue de la séance un nouveau protocole de coopération a été signé avec l’ensemble des acteurs impliqués dans cette problématique : les collectivités, l’Agence régionale de santé, l’Etat, l’ADIL, les parquets de Pointe à Pitre et de Basse Terre…
Selon le sous-préfet chargé de mission sociale, travail et politique de la Ville, Arnaud Duranthon, le PDLHI est assez ancien et ne fonctionnait pas très bien.
Il nécessitait d’être remis à flot, d’être retravaillé, parce que la lutte contre l’habitat indigne, qui suppose une mobilisation générale de beaucoup de partenaires, de beaucoup d’opérateurs publics qui agissent sur ce champ, elle suppose qu’on arrive à se réunir, à se fédérer et à mener des actions communes. Et tout le but du PDLHI, c’est de faire en sorte que tous les acteurs de la lutte contre l’habitat indigne – les maires, les intercommunalités, l’ARS, l’Etat… – puissent tous se réunir de manière assez régulière pour pouvoir traiter les dossiers qui se présentent et nous permettre d’être beaucoup plus efficace dans la lutte contre ce fléau.
Au cas par cas
Selon Arnaud Duranthon, 15 % des logements en Guadeloupe sont qualifiables d’indignes.
Ce qui est un taux extrêmement important. Nous allons pouvoir mettre en œuvre toute une série de procédures, au cas par cas, en fonction des situations, des propriétaires... Nous allons pouvoir traiter chaque dossier individuellement et apporter une solution adaptée et ainsi améliorer la situation de l’habitat indigne en Guadeloupe.
Des réunions seront organisées régulièrement, à peu près tous les mois, dans des comités techniques dédiés. L’objectif étant, en fonction des situations, d’aiguiller le dossier vers des opérateurs pertinents.
Précarité, insalubrité et risque
Franck Chauvel, du cabinet d’étude « Urbis », est actuellement en charge d’une enquête sur le territoire. Elle n’est pas terminée, mais il estime que sur les 3 EPCI du Nord Grande-Terre, le Nord Basse-Terre et le Sud Basse-Terre, on est au-delà des 18 000 bâtis jugés indignes. Il a énuméré les différents critères d’un logement considéré comme un habitat indigne.
L’indignité se décline à travers trois critères majeurs : la précarité structurelle, c’est-à-dire l’état de la construction proprement dite, l’insalubrité – quelle soit liée à l’absence de réseau ou à l’occupant et à ses voisins immédiats – et le risque, avec des problèmes d’inondation, de submersion marine. C’est autant d’éléments qui définissent l’indignité sur un territoire.
Franck Chauvel dévoile les premiers enseignements de son enquête qui devrait être dévoilée avant la fin de l’année.
Les bourgs, qui étaient les lieux d’animation majeure des communes, ont vieilli. Les constructions se sont fermées. Certaines ont disparu. Et aujourd’hui, on se retrouve avec une qualité urbaine qui n’est plus dans les bourgs. On a de fait une précarité et une insalubrité qu’on retrouve dans les centre-bourgs. C’est d’abord dans les centres anciens qu’on va trouver ce type de problèmes.