Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal 

Ce mardi 15 octobre marque la Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal, un moment dédié à reconnaître et à soutenir les familles qui vivent la perte d’un enfant durant la grossesse ou peu après la naissance. 

En Martinique, l’association Zetwal an syel porte cette cause depuis plusieurs années pour offrir un soutien aux parents confrontés à ce drame. Le mois d'octobre, souvent associé à la couleur rose pour sensibiliser au cancer du sein, prend aussi une teinte bleue pour le deuil périnatal. 

Pour parler de cette journée et de l’importance de sensibiliser la population à cette question, Mathilde Edmond-Mariette Minoton, présidente de l’association Zetwal an syel, était l’invitée de la rédaction ce matin.

Sensibiliser au deuil périnatal

Le deuil périnatal, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), concerne la perte d’un bébé in utero, à la naissance, ou dans les jours ou semaines qui suivent. Cette période s’étend de la 22e semaine d’aménorrhée (SA) jusqu’au septième jour après la naissance.

Mathilde Edmond-Mariette Minoton a rappelé que ce sujet longtemps tabou, a évolué notamment grâce aux réseaux sociaux.

Je crois que l'émergence des réseaux sociaux y est pour beaucoup. On le voit avec de nombreux sujets sociétaux, que ce soit le cancer du sein, les violences conjugales ou encore des mouvements comme #MeToo. Cela montre que ces sujets ont toujours existé, mais qu'on n'en parlait pas, ou du moins qu'il n'y avait pas d’espaces pour s’exprimer. Le deuil périnatal a trouvé, grâce aux réseaux sociaux, un espace bienveillant pour que les parents puissent partager leur vécu.

Une solution qui permet de briser le silence, mais aussi de créer une communauté de soutien où les familles peuvent trouver un peu de réconfort et de compréhension.

Soutenir les deux parents

Le deuil périnatal est un traumatisme pour les parents, qui se retrouvent souvent seuls face à la perte d’un bébé à la naissance. Le retour au domicile peut être un moment particulièrement éprouvant. 

Dans ce contexte, l'association Zetwal an syel encourage les familles à ne pas rester isolées. 

Il est essentiel, au début, de ne pas rester seul(e) et de chercher dans son entourage proche, que ce soit dans la famille ou parmi des amis bienveillants, quelqu’un qui puisse aider à gérer les aspects matériels de la vie quotidienne

L’accompagnement est au cœur de l’action de l’association. Elle crée un espace où chaque membre de la famille peut trouver sa place, y compris les pères, souvent mis à l’écart dans ces situations. La présidente souligne l'importance de leur rôle et leur besoin d'expression.

Dans notre association, nous accordons une place de choix au père. Pourquoi ? Parce qu'il faut être deux pour faire un enfant. Qu'il s’agisse d’un père, d’une mère ou d’un partenaire, peu importe le sexe, les deux parents vivent le deuil périnatal. Le père est tout autant concerné, et il est essentiel qu’il puisse s’exprimer. Dans une société où les hommes sont souvent encouragés à ne pas montrer leurs émotions, à rester forts et à ne pas pleurer, il est important de leur permettre de dire : 'OK, là, c'est dur. J'ai perdu mon bébé et je souffre.'

La Journée mondiale de sensibilisation au deuil périnatal vise à rendre visible une réalité souvent méconnue, et à encourager la société à offrir un soutien concret et empathique aux familles.

À ÉCOUTER L'entretien complet de Mathilde Edmond-Mariette Minoton