Étranglée financièrement, l'AVCA lance un cri d’alarme à la CTM
L’Association des victimes du crash de la catastrophe aérienne du 16 août 2005 s’est invitée hier (jeudi 3 octobre) à la Plénière. Elle pourrait mettre la clé sous la porte si rien n’est fait pour l’aider.
La situation financière de l’AVCA est dans le rouge. Hier, en marge des autres points à l’ordre du jour de la Plénière de la CTM, l’Association des victimes de la catastrophe aérienne du 16 août 2005 s’est invitée à l’Assemblée Plénière.
Rose-Marie Tapin-Pelican, la présidente, a fait une intervention devant les élus afin de les alerter sur la situation financière compliquée de l’association, engagée dans un combat « pour la vérité » depuis bientôt 20 ans.
L’AVCA pourrait ne plus être en mesure d’assurer son loyer au Lamentin et peut-être, contrainte à abandonner la poursuite des procédures judiciaires.
Après la décision de non-lieu confirmée par la Cour de Cassation en juin dernier sur les règles de droit et non le fond du dossier, les familles des victimes avaient 4 mois pour saisir la Cour Européenne de Justice. La date butoir est au 24 octobre.
Urgence à trouver une aide financière
Il y a donc urgence à trouver une aide financière, pour Rose-Marie Taupin Pelican.
Nous avons un avocat qui nous demande pour commencer 13 000 € et c'est exactement le solde de tous les comptes de l'association. Donc nous sommes venus demander si l'assemblée, si la collectivité ne pouvaient pas entendre notre souffrance, entendre le fait que si rien n'était fait, nous serions obligés de mettre la clé sur le paillasson. Cela signifierait de dire aux familles que nous arrêtons toutes sortes de poursuites, toutes sortes d'actions, parce que nous n'avons pas les fonds nécessaires pour cela. Il y a urgence, parce que si rien n'est fait, le mois prochain, nous ne pourrons pas payer le loyer. D'ailleurs, nous avons déjà envisagé de quitter le local que nous occupons au Lamentin. Nous ne pourrons pas payer des charges, nous ne pourrons rien faire. Donc nous serons obligés de mettre la clé sous le paillasson
Après 19 ans, et tant de désillusions, Rose-Marie Taupin-Pélican explique pourquoi, malgré tout, il est important d’aller jusqu’à la Cour Européenne de Justice pour les familles de victimes.
Pour nous, il est important de sortir des instances judiciaires françaises qui ont brillé par leur incompétence, par leur incapacité de dire la vérité. Il a été clair pour nous que cette justice française ne cherchait pas la vérité dès lors que tout était la conséquence de l'action de la DGAC française (Ndlr : Direction Générale de l’Aviation Civile) qui avait accordé un droit de trafic sans rien vérifier du tout. Parce qu'elle n'aurait pas accordé ce droit-là, que l'avion de West Caribbean Airways ne serait pas venu, les Martiniquais ne se seraient pas embarqués, il n'y aurait pas eu de crash, les Martiniquais ne seraient pas morts. Donc, il est important pour nous d'aller au-delà de cette justice française, faire entendre nos doléances, faire entendre nos exigences de vérité, puisque nous savons et nous pouvons le prouver, nous avions un expert qui était venu le prouver, mais là encore, on n'a pas voulu l'entendre, nous savons qu'il y a des responsables que la justice française n'a jamais voulu inquiéter.
Pour rappel, le 16 août 2005, 160 personnes, dont 152 Martiniquais, ont perdu la vie dans un vol de la compagnie colombienne West Caribbean Airways.
L’avion qui revenait du Panama et se dirigeait à Fort-de-France s’est écrasé à Machiques, dans l’Etat de Maracaïbo, au Vénézuéla.
L'instruction judiciaire ouverte à Fort-de-France a conclu à un non-lieu et à la responsabilité des pilotes décédés dans ce crash.