La suppression de l’Octroi de Mer au menu de la Plénière à la CTM ce vendredi
C’est finalement aujourd’hui (vendredi 4 octobre) que les élus de l’Assemblée de Martinique devraient examiner les mesures proposées par la CTM contre la vie chère.
Les élus de l’Assemblée de Martinique sont réunis hier après-midi pour la première des deux journées de séance plénière à Plateau Roy. Une vingtaine de points sont à l’ordre du jour.
Les débats se poursuivent encore ce vendredi. Beaucoup d’élus s’attendaient à débattre hier des points portant sur la réforme de l’octroi de mer, et surtout sur celui qui porte sur les propositions de la collectivité pour lutter contre la vie chère.
Finalement, ils ne devraient être abordés que ce vendredi, dans l’attente de la réponse des engagements de l’Etat, en matière de compensation financière.
Des questions à débattre ce vendredi
Les élus du groupe du Gran Sanblé ne comptent pas, en tout cas, valider la proposition du président du conseil exécutif sans faire entendre leurs désaccords. C’est ce que précise le conseiller territorial Francis Carole.
La question de la vie chère est la conséquence de la dépendance de la misère coloniale. Et par conséquent, tant qu'on ne s'attaque pas à ces problèmes, on ne pourra pas trouver de véritables solutions. La grande distribution, sa posture, c'est de dire : « Nous ne faisons pas des marges de profit terribles, 67 pour cent, ce sont les transports, etc. ». Donc, c'est par rapport à cette question qu'il faut s'interroger et se dire qu'on ne va pas faire une tarte aux petits bouts de ficelle pour régler cette question. Il faut poser clairement, de notre de vue, une démarche décoloniale, une démarche nous permettant d'avoir des moyens fiscaux, parce que l'objectif de l'État, c'est de supprimer l'octroi de maire et de le remplacer par une TVA nationale qui est de 8,5% aujourd'hui, qui va passer à 20%, une fois qu'ils se seront débarrassés de l'octroi de mer. Le projet qui est avancé par le président du conseil exécutif, que nous n'avons pas validé, c'est de retrouver les marges de l'octroi de mer perdues sur un certain nombre de produits. On a, par exemple, parlé de camions. Les professionnels ont besoin de cet instrument. Et parfois, cela passe de 7% à 15%. Cela mérite une discussion. Et nous ne pouvons pas laisser au président du conseil exécutif seuls décider de ce que nous devons faire. Et puis, nous ne serions là que pour valider la décision finale. Non, ça ne se passe pas ainsi.
Pour la majorité, il faut, avant tout engagement de la Collectivité, une réponse de l’Etat sur l’enveloppe qu’elle est prête à mettre.
Les explications de Didier Laguerre, conseiller territorial et maire de Fort-de-France :
Le travail se fait avec les acteurs économiques sur les efforts qu'ils doivent porter. La collectivité territoriale, par la voix de son président, a déjà affiché l'effort qu'elle est prête à porter. Il faut maintenant que ce soit pris en décision en assemblée, puisque c'est l'assemblée qui décide. Mais il faut aussi que l'État puisse donner sa position de façon à ce que nous puissions aller vers un effort concerté, collectif, une co-construction qui permette une baisse durable des prix. L'État doit assumer ses responsabilités d'abord et avant tout. C'est un problème qui perdure depuis plus d'une vingtaine d'années dans les pays d'outre-mer et en particulier en Martinique. Deuxièmement, ce n’est pas sur le dos de 360 000 Martiniquais que l'État pourrait renflouer ses caisses. Donc, il faut qu'à un moment donné, on remette les choses en perspective. Les Martiniquais et les Martiniquaises ont du mal à se nourrir. On a un taux de pauvreté qui est très élevé en Martinique, un coût de la vie qui est inaccessible. Beaucoup de personnes ne peuvent plus se nourrir correctement. On ne peut pas mettre ça en balance avec des économies que l'État pourrait être amené à faire.