Vers l'effondrement espéré du mythe du bad boy ?

Par 21/04/2016 - 14:06 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:22

La ville de Fort-de-France se lance dans une dynamique de déconstruction du modèle Bad Boy.L'idée est de réunir - dans le cadre de sa stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance - les différentes autorités (médias, producteurs de musique, académie, préfecture) afin de les inciter à s’engager à détruire ce modèle qui exige le respect par la force et la peur.

    Vers l'effondrement espéré du mythe du bad boy ?
Ce mercredi 20 avril 2016 dans l'après-midi, un premier temps fort a eu lieu à l’hôtel de ville de Fort-de-France avec une rencontre des différents acteurs autour du thème de la déconstruction du modèle bad boy organisée par le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance de Fort-de-France.

Demain, vendredi 22 avril 2016 une conférence sera organisée pour les scolaires au parc culturel Aimé Césaire sur l’Influence des images et musiques sur les jeunes.

Pour Steve Gadet, enseignant chercheur à l’université des Antilles, c’est avec le dialogue qu’on réussira à déconstruire ce modèle Bad Boy."Depuis 3 ans j'ai été amené à faire une vingtaine de rencontres avec les collégiens et lycéens, avec un public jeune, incarcéré sur ces thématiques : la criminalité, les comportements déviants à risque. Quand on échange avec les plus jeunes leur niveau de conscience peut grandir et on peut inverser la tendance", explique celui qui estime que "le changement est palpable".

Cyril Jourdin est producteur de musique et encadrant technique au sein de l’association Yenda.Il s’agit d’un chantier d’insertion qui forme les jeunes aux métiers de la musique (ingénieur du son, réalisateur vidéo, artiste etc...) et qui tente de véhiculer une image positive par le biais ces métiers. "La culture hip hop véhicule ce qui se passe dans la rue, autour de vous...", explique Cyril qui rappelle également que "souvent on devient bad boy parce qu'on a un passé, un circuit qui nous emmene là, mais ce n'est pas une fin en soi ! Ce n'est pas ce qui nous permet d'avoir des filles les gars donc ça sert à rien".

Qui sont les responsables de la diffusion et de la promotion du modèle bad boy ?

"Les médias d'une façon générale jouent un rôle dans la diffusion de ces modèles néanmoins on ne peut pas faire reposer uniquement cette responsabilité sur ces dispositifs de transmission. Le média est responsable oui mais il n'est pas le seul", explique Olivier Pulvar, sociologue et maître de conférence en science de l'information et de la communication à l'université des Antilles.

Audrey Ollon et Clara Vincent





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