Les parlementaires de Martinique appellent au calme et au dialogue
Alors que de nouveaux heurts ont secoué la Martinique dans la nuit de mardi à mercredi (18 septembre 2024), les députés de l'île appellent au calme et au dialogue.
Béatrice Bellay et Jiovanny William ont tiré les premiers. Dès hier, les deux députés se sont fendus d'un communiqué commun. Le duo appelle à faire "redescendre la pression" :
Les tensions ont culminé à Fort-de-France, des violences inadmissibles ont été commises sur fond de revendications et de lutte contre la vie chère. Nous devons collectivement faire redescendre une pression qui nous dessert tous et ne fait pas avancer le débat entamé
Pour faciliter les débats, que le RPPRAC a boudé à deux reprises, Béatrice Bellay et Jiovanny William se disent favorables à la retransmission des échanges.
Nous n’émettons aucune objection à ce que ces échanges soient filmés et diffusés à nos compatriotes qui attendent désormais de la transparence pour retrouver une confiance abîmée par le temps, et par des résultats de politiques publiques insatisfaisants
Les trois propositions de Péyi-A
Le son de cloche est similaire chez Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor. Les co-présidents du parti Péyi-a exhortent "fortement à un retour au calme et au dialogue respectueux/constructif".
En plus d'affirmer leur soutien sans ambiguïté aux revendications qui s’expriment actuellement en Martinique, contre la pwofitasyon et la vie chère, les deux chefs de parti formulent trois demandes :
PEYI-A demande au Préfet de la République Française de bien vouloir faire droit et d’accéder à la demande de retransmission publique des débats programmés dans le cadre des “Tables rondes” et autres espaces de concertation
Dans un souci de sauvegarde des intérêts des plus défavorisés, PEYI-A sollicite l’élargissement des discussions en cours aux organisations syndicales et aux forces sociales et de progrès de notre Péyi ;
Dans un souci de dépasser les seules réponses fiscales ou douanières destinées à réduire les coûts des produits importés, PEYI-A demande aux acteurs de la grande distribution d’acter un effort significatif sur la baisse des marges, afin d’apporter des réponses plus efficientes aux problématiques posées
Les sénateurs prennent la parole
Frédéric Buval, sénateur de la Martinique, s'est lui exprimé par voie de communiqué. Il estime que "la lutte est noble et légitime". Il déplore les violences qui nuisent au dialogue :
Il nous faut, nous accorder le temps nécessaire à la discussion et à la compréhension partagée dans un climat apaisé. Les situations de violence quotidiennes ne peuvent donc pas contribuer à la sérénité nécessaire à la poursuite de travaux compliqués à mettre en œuvre afin de répondre aux attentes de la grande majorité de nos compatriotes
Sur le fond du dossier de la vie chère, il se positionne dans le sillage de Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM :
Je partage les propositions faites par le Président du Conseil Exécutif, Serge Letchimy. Il appartient donc à l’Etat et au prochain gouvernement de prendre leurs responsabilités face aux demandes des élus et de la population
La sénatrice de Martinique Catherine Conconne s'est exprimée sur les violences en cours sur l'île via ses réseaux sociaux. Elle a surtout apporté son soutien aux forces de l'ordre prises pour cible à plusieurs reprises ces derniers jours :
J’espère que viendra l’heure du vrai diagnostic ou chacun assumera sa part en lieu et place des« c’est pas ma faute, …., moi je suis parfait…, c’est pas moi ». En attendant, courage et solidarité aux forces de l’ordre !
ET AUSSI
Le RPPRAC condamne la répression policière et appelle au calme
Dans un communiqué daté de ce mercredi 18 septembre, le Rassemblement pour la Protection des Peuples et Ressources Afro-Caribéennes estime que « la répression policière à Carrefour Dillon est la cause des émeutes à Fort-de-France ».
L'association à l'origine du mouvement contre la vie chère indique « condamner fermement la répression policière initiée par le préfet ». Elle appelle au calme et « exhorte » le préfet « à stopper cette spirale de violence ».
« Un dialogue est urgent et indispensable », écrit-elle, rappelant ses revendications : « dialogue public et alignement des prix sur ceux de l'Hexagone ».