Le monde sportif s'insurge contre l'insalubrité de la Maison des sports
C'est un site emblématique du mouvement sportif martiniquais qui se trouve désormais dans un état d'insalubrité manifeste.
Les activités de la maison des sports située au CTOSMA sont à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre. Depuis le 2 septembre dernier, le personnel du mouvement sportif (une vingtaine de ligues et comités) n’opère plus aucune activité au sein du siège du Comité Territorial Olympique et Sportif de Martinique.
Dans un courrier en date du 9 septembre, les salariés dénoncent leurs conditions de travail depuis la reprise de la saison. Insécurité, toilettes hors d’usage ou encore propreté et hygiène du bâtiment affectent gravement leur bien-être et leur santé.
La houle provoquée par l'ouragan Béryl au début du mois de juillet a rendu le parking inutilisable et dangereux.
Bien qu’une solution alternative ait été mis en place, à savoir l’usage des toilettes du Cerfasso, structure voisine, elle n’enraye en rien le problème et n’est pas perçu comme viable sur la durée.
Annabelle Aron, présidente de la commission sportive de la ligue martiniquaise de volley-ball, témoigne des difficultés rencontrées.
On se retrouve à faire des réunions dans les locaux du CTOSMA, là où se trouve la Ligue de Volleyball. On ne peut pas effectuer de réunion sur le site parce que le site est insalubre, très dangereux, puisque la mer arrive en dessous du parking. L'accès est très difficile et le plus souvent, on se retrouve à faire les réunions le soir. Le soir, c'est très dangereux de venir ici. Il n'y a pas d'éclairage, on a peur de tomber. Donc c'est très difficile, voire impossible de faire des réunions sur le site.
Télétravail
Face à cette situation de crise, plusieurs présidents de ligue ont pris les devants afin de préserver la santé et la sécurité de leurs salariés. Isabelle Malborough, la présidente de la fédération des yoles rondes de la Martinique, a fait le choix du télétravail.
J'ai une salariée, effectivement, qui m'a informée de ce courrier. J'ai trouvé effectivement regrettable que le CTOSMA n'ait pas trouvé une solution pour le personnel. Moi, me concernant, j'ai mis la salariée en télétravail et elle vient que deux jours pour l'instant ici, mais vu les inconvénients, je pense qu'on va peut-être même réduire à une journée parce qu'on est quand même en début d'activité, on a besoin du personnel, mais en même temps, la santé n'a pas de prix, donc je ne peux pas me permettre de me mettre en danger en mettant ma salariée en danger dans ces bâtiments. Nous, la fédération, on est en train de regarder si on peut trouver un local. On va voir ce qu'on peut trouver, mais c'est vraiment urgent que quelque chose soit fait pour le personnel qui est là
Sandro, salarié du comité régional Handisport, se plaint lui aussi de l'état du bâtiment.
Le bâtiment est très délabré. L'accès pour les personnes en fauteuil est impossible, clairement. Les toilettes sont dégueulasses. On est obligé de rentrer chez soi pour aller aux toilettes. L'état même du bâtiment, avec une porte d'entrée où il y a une vitre qui pendouille et qui peut blesser n'importe qui ou qu'on peut utiliser comme un objet pour blesser, ce n'est vraiment pas sécurisant. Toute l'infrastructure est vraiment compliquée. Notre bureau même a été cambriolé. Il y a déjà quelques mois de cela. Depuis, on est vraiment dans le noir, on fonctionne avec la lumière artificielle, ce qui n'est pas forcément intéressant. C'est très compliqué. On n'est pas dans une bonne dynamique de travail. Alors qu'on sort des Jeux olympiques et des Jeux paralympiques où tout était beau, on avait envie de pratiquer. On a beaucoup d'appels pour des demandes de pratique, mais là, on peut recevoir personne, clairement
La direction du CTOSMA qui gère le site n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.
Ecoutez le reportage de Mélissa Grutus :