30 nouvelles caméras de vidéo-surveillance à Schoelcher
Les quartiers sensibles de la commune et le littoral feront l'objet d'une surveillance accrue. Les forces de l'ordre se réjouissent de cette montée en puissance.
Dans le cadre du contrat territorial de prévention et de sécurité de la Martinique, l’État s’engage à accompagner toutes les communes notamment par le fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) mais également par des abondements pluriannuels exceptionnels soit environ 2,4 millions d’euros de 2024 à 2028.
La ville de Schoelcher disposera d'une partie de ces fonds. Disposant déjà de 29 caméras, la commune bénéficiera grâce à cela de 30 caméras supplémentaires.
Un outil indispensable
Charlie Derné, responsable de la police municipale de Schoelcher, estime qu'il s'agit d'un outil indispensable de lutte contre la délinquance :
Au départ, la Vidéosurveillance posée à Schoelcher répondait à certains critères parce que c'était fait sur la base d'un diagnostic local de sécurité. Les premières installations, historiquement, remontent à 2014 à peu près. Cet outil nous a permis, en tout cas, de solutionner ou pouvoir se projeter, en tout cas de comprendre d'autres réalités sur le territoire. On n'est pas très nombreux à la police municipale. Nous avons un effectif de huit, mais ça nous permet en tout cas, d'avoir des yeux partout. En tant que responsable de police municipale, je pourrais vous dire qu'on ne peut pas lutter contre la délinquance si on n'a pas cet outil-là
Les gendarmes voient eux aussi d'un bon oeil l'amplification du système de surveillance. C'est le point de vue livré par Christophe Gaudillier, second à la compagnie de Fort-de-France
Ce dispositif est incontestablement une plus-value pour nous, parce que dans le cadre de la résolution d'enquête, ça va nous apporter un gain de temps énorme. C'est-à-dire qu'autrefois, pour résoudre des enquêtes, on se fiait beaucoup aux témoignages, aux enquêtes de voisinage. Aujourd'hui, les gens parlent moins. On a aussi des autres leviers d'action par rapport aux constatations propres: ADN, traces de papillaires et tout ça. Mais l'apport d'un dispositif lié aux caméras de surveillance va nous permettre d'aller beaucoup plus vite et d'identifier les potentiels auteurs beaucoup plus rapidement, avec une mise sous surveillance des axes notamment et des coins renommés les plus sensibles, que ce soit effectivement à la cité Ozanam ou sur le littoral où on a parfois pas mal de soucis de vols à la roulotte et des choses comme ça
Double objectif
L’objectif de l'addition de nouvelles caméra est double : assurer tranquillité publique des citoyens mais aussi de couvrir les axes routiers notamment pour les trafics de drogues et d’armes.
Paul-François Schira, directeur de cabinet du préfet de la Martinique, explique dans quelle mesure les dispositifs de vidéo-surveillance aident dans la lutte contre le trafic.
Si on a des réseaux qui sont capables d'acheminer de la drogue jusque dans l'Hexagone à partir de la Martinique, ça veut dire qu'il y a sur l'île de la Martinique des réseaux qui sont présents, qui gangrènent le territoire et qui participent à cette violence qu'on l'on voit avec le nombre d'homicides, la circulation des armes. Et donc ça, on peut se concentrer sur le port et l'aéroport qui renvoient la drogue vers l'Hexagone. Mais il faut aussi qu'on se concentre sur la protection de l'île en tant que telle. Et vu que la drogue ou les trafics illicites passent aussi par des débarquements sauvages sur la côte, le seul endroit où on est certain qu'on retrouvera la marchandise, c'est sur les routes. Parce qu'on ne peut pas mettre un gendarme sur chaque mètre carré de plage. En revanche, on est certain qu'à un moment ou un autre, il y a un camion qui se retrouvera sur la route. Et on doit pouvoir l'identifier
Schoelcher ne sera pas la seule ville à profiter du dispositif. D'autres caméras de surveillance devraient aussi être installées sur l'ensemble du territoire, soit 500 au total. Les explications de Paul-François Schira :
On est en train de faire un travail de priorisation pour que ces 500 caméras, si les 34 communes demandent chacune 50 caméras, on ne va pas y arriver. Donc, effectivement, on est en train de prioriser d'abord avec les forces de l'ordre, mais ensuite avec les communes. Mais d'ores et déjà, l'année dernière, on a commencé déjà le déploiement de ces 500 caméras. C'est Le Diamant, c'est Schœlcher, c'est Trois-Îlets, c'est Fort de France qui en ont bénéficié
Le projet devrait aboutir le 31 décembre prochain.