Cancers pédiatriques : une Unité pour améliorer la prise en charge en Martinique
L’opération « Septembre en or » est lancée : c’est l’occasion de sensibiliser au cancer de l’enfant durant tout le mois mais aussi de lever des fonds pour améliorer la prise en charge médicale et la recherche. Chaque année, une quinzaine de nouveaux cancers pédiatriques sont enregistrés en Martinique.
Le mois de septembre est un mois dédié au soutien à la lutte contre les cancers pédiatriques dans le monde.
L’opération « Septembre en or » vise à sensibiliser à la lutte contre les cancers de l'enfant, de l'enfant et du jeune adulte.
Chaque année 50 nouveaux cas de cancers d’enfants sont recensés aux Antilles-Guyane : 13 en Martinique, 15 en Guadeloupe, 15 en Guyane et environ 7 cas chez nos voisins anglophones. En France hexagonale, ce chiffre est de 2500.
Sensibiliser le public
Hier matin, au CHU, la Ligue contre le Cancer organisait une conférence de presse, pour présenter les différentes actions et projets.
À ses côtés, l’Agence Régionale de Santé, les professionnels de santé et les parents étaient ainsi réunis à la Maison de la Femme de la Mère et de l’Enfant pour unir leurs efforts et sensibiliser le public aux cancers pédiatriques, tels que la leucémie, le lymphome, la tumeur cérébrale qui touchent les enfants, les adolescents et les jeunes adultes sur notre territoire.
C’était d’abord l’occasion de présenter une nouvelle unité plus performante pour la prise en charge des petits malades. L’Unité Onco-Hémato-Pédiatrique a ouvert ses portes en septembre 2023 à la MFME. Elle assure la prise en charge des enfants et les travaux se poursuivent pour améliorer le parcours de soins des enfants en Martinique.
Les précisions d’Arthur Félix, oncologue pédiatre et responsable de l’unité.
On va essayer de réaliser les phases qui prennent le plus de temps dans le traitement d'un cancer de l'enfant, qui sont la chimiothérapie. En fonction des types de cancers, ça prend entre 90 à 100% du temps de traitement. Et ça permettra de diminuer la durée de séjour des enfants des Antilles et de la Guyane, qui est à l'heure actuelle, entre 9 et 18 mois en métropole pour la prise en charge d'un cancer, à globalement, probablement plusieurs périodes de 3, 4 semaines pour des traitements très spécifiques qu'on aura des difficultés à faire ici dans un premier temps. L'objectif, c'est de prendre en charge ces enfants-là sur les phases de chimiothérapie afin qu'ils puissent bénéficier du traitement de cette maladie rare dans leur environnement familial et dans leur environnement personnel, être le moins possible déscolarisés et rester auprès de leur famille et de leurs proches sans avoir cette double peine d'avoir, premièrement, un cancer pédiatrique pour lequel ils n'ont rien fait de particulier et deuxièmement, de ne pas avoir d'alternative que de se faire soigner à 8 000 kilomètres de chez soi.
Tout au long du mois, le ruban doré, symbole de l’opération « Septembre en or » sera porté pour soutenir la cause et aussi encourager la collecte de fonds.
Un mois riche en événements
En Martinique ce mois sera riche en événements, actions,
Dans le hall d’entrée de la MFME, une fresque conçue par l’artiste Martiniquais Xan rend hommage aux enfants malades et aux parents qui affrontent les épreuves.
Kéran a 16 ans. Sa vie a basculé cette année au mois d’avril : il souffre d’un cancer, sa mère. Valérie, sa maman, a d’abord été abattue à l’annonce de cette nouvelle.
J’ai été assommée mais j’ai quand même gardé du courage, parce qu'il fallait de la force pour mon fils. Quand je suis rentrée à la maison, j'ai pleuré. J'ai pleuré tout ce qu'il fallait. Ensuite, je suis rentrée, puis on a commencé le traitement.
Valérie décrit son quotidien et comment il a fallu tout changer.
Du jour au lendemain, on a vu apparaître des ganglions à son cou. Ça a été très rapide et je l'ai emmené chez le médecin. Il m'a dirigé directement à la MFME et de là, ils l'ont pris en charge. Ils ont remarqué qu'il y avait un problème dans son sang. Ensuite, ils ont dû envoyer tous les examens, je pense à l'IGR, l’Institut Gustave-Roussy. On m'a dit qu'il avait un cancer, mais là, il fallait faire les prospections, on a dû lui faire des ponctions. Ils ont tout de suite engagé une première chimio. Par la suite, il en a fait tous les mois mais il a très bien réagi. On est revenu en juillet pour finir car, avec l'IGR, un protocole a été réalisé qui nous permet de terminer sa chimio sur la Martinique.