Des hôtels toujours à l’abandon malgré des projets de reprise en Martinique
Le Marouba au Carbet, l’Hôtel Club et le Kalenda aux Trois-Îlets : ces hôtels, qui avaient trouvé des repreneurs après leur fermeture, sont toujours à l’abandon. Quid des projets de réhabilitation ou de reconstruction ?
Le Marouba au Carbet ou encore l’Hôtel Club et le Kalenda aux Trois-Îlets : ces établissements hôteliers ont mis la clef sous la porte respectivement en 2015, 2014 et 2008.
Après des appels à manifestation d’intérêt lancés par la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) et l’EPLF (Établissement public foncier local), chacun de ces établissements avait trouvé des repreneurs.
Aucun projet n’a vu le jour
Pourtant, depuis, aucun projet n’a vu le jour et les établissements sont toujours à l’abandon.
Au Carbet, beaucoup d’espoir avait été mis dans la reprise de l’hôtel Marouba, véritable fleuron de la commune. Pour mémoire, le Marouba est fermé depuis 2015.
A cette époque, l'hôtel avait été placé en redressement judiciaire du fait de difficultés à payer ses dettes sociales, avant de, finalement, être liquidé. Près de 10 ans plus tard, le Nord Caraïbe attend toujours la relève.
Théo est Marinois et se souvient très bien des bons moments passés au Marouba :
Cet hôtel a connu un succès formidable. Chaque hôtel avait un orchestre qui animait et l'hôtel faisait sa renommée. C'était le cas pour le Marouba. Mais l'expérience a montré que les grands hôtels, c'est fini.
Fini ou en tout cas très difficile à faire revivre. En avril 2023, l'offre de reprise portée par le groupe Nexalia et le groupe Monplaisir, avait fait renaître l'espoir. L’ancien hôtel du Carbet devait porter le nom de Sapotille. Un projet validé en séance plénière des élus de l'Assemblée de Martinique.
Trouver de nouveaux repreneurs
Mais l’espoir a été de courte durée. Il y a eu, en effet, quelques changements depuis, comme l’explique le maire du Carbet, Jean-Claude Ecanvil.
Il y a eu un appel à manifestation d’intérêt, mais il a échoué parce que les associés se sont séparés. Alors il faut tout refaire.
Il faut maintenant trouver de nouveaux repreneurs. Les précisions d’Arnaud René-Corail, président de l'Etablissement public local foncier, l’EPLF.
Le groupe Monplaisir a répondu et l’EPFL et la CTM avaient donné le feu vert pour contractualiser avec ce groupe. Malheureusement, des partenaires nous ont informés que ce n'était plus possible. À ce moment-là, l'analyse, c'est de ne pas poursuivre. L’EPFL et la CTM, nous optons aujourd'hui pour que des investisseurs, accompagnés par un hôtelier, puissent à nouveau nous faire des propositions.
Entretemps, le coût de la réhabilitation et de la construction a augmenté. Il est aujourd'hui estimé à près de 40 millions d'euros et le projet passerait d'un hôtel de quatre à trois étoiles.
Au Carbet, on continue d'attendre la réouverture de cet élément économique, clé du territoire, comme l’explique Jean-Claude Ecanville, maire de la commune.
Le Marouba, c'était une cinquantaine d'employés. C’était aussi tous les fournisseurs qui travaillaient, portaient leurs produits. Donc, effectivement, il est essentiel qu'il y ait un hôtel au Carbet. Il y a peu d'hôtels avec de grandes possibilités d'hébergement. Il faut un hôtel et je crois que le Marouba doit porter cela en termes d'activité du territoire, de tourisme et en termes social.
Et le maire précise qu'il ne souhaite pas d'hôtel "all inclusive". L'objectif étant que la structure travaille main dans la main avec les commerces existants.
Le dossier du Kalenda
Autre dossier, celui du Kalenda. La société touristique de la Pointe du Bout avait tenté de faire annuler le permis de construire du futur hôtel de luxe porté par les groupes Elizé, Fabre et Vial-Collet. Entretemps, la requête a été rejetée, et maintenant, c’est surtout une histoire de budget.
Les précisions d’Arnaud René-Corail, maire des Trois-Îlets et président de l’Établissement public local foncier.
La reconstruction Méridien-Kalenda pourrait démarrer dès le mois d’octobre dans la mesure où les investisseurs obtiennent les crédits européens qui accompagnent ce projet, qui a augmenté considérablement. On était à 60 millions, on sera aux environs de 80 millions.
Le site de l’Hôtel Club aux Trois-Îlets
Enfin, le site de l’Hôtel Club des Trois-Îlets à l’Anse à l’Âne, où doit s’implanter un hôtel quatre étoiles, est en phase de contractualisation, comme l’explique encore Arnaud René-Corail :
Depuis près de deux ans, nous avons effectivement, par l’intermédiaire de l’EPFL et de la CTM, attribué le projet à un groupe appelé Zénitude pour pouvoir réhabiliter et reconstruire une partie de cet hôtel. Un projet d’actes notariés a été transmis entre les deux parties.
Pour ce dernier établissement, les travaux pourraient débuter à la fin de l’année 2025.
Dans le secteur touristique, Jean-Claude Ecanvil rappelle que les hôtels restent un incontournable pour la dynamique économique du secteur.