Route des fermes bio : les Martiniquais de plus en plus sensibles à l’alimentation bio
La deuxième édition de la route des fermes bio a débuté ce samedi 3 août à Sainte-Anne. Initié par le domaine de Chabet et Tonton Léon, cet événement invite toutes les générations à découvrir ou redécouvrir notre patrimoine agricole et culinaire au travers de 4 étapes. Reportage.
Pour cette première étape, le public avait rendez-vous au jardin de la santé à Sainte-Anne. Au programme : visite de la ferme de Malike Malsa, conférence ou encore Show culinaire avec des chefs tels que Vladimir François-Maïkoouva et Rudy Nonone.
Cette deuxième édition de la route des fermes bio montre que les Martiniquais sont de plus en plus sensibles à ce type d’agriculture saine.
À 72 ans, Josette n'en est pas à son coup d'essai pour cultiver bio dans son jardin. Malgré de nombreuses tentatives infructueuses, la septuagénaire reste déterminée à produire ses denrées alimentaires.
J'ai fait plusieurs expériences en tomates, en piment, même en herbes aromatiques comme le basilic, parce que l'alimentation industrielle ne porte rien du tout aujourd'hui. Je crois qu'elle est tellement loin. Vous avez des confitures sans fruit, uniquement avec du sucre, qui n'est même pas du sucre. Donc on s'engraisse, on attrape effectivement plein de maladies qui n'ont rien à voir avec le fait de vivre au quotidien dans un environnement sain.
Un engouement certain
D'autres, au contraire, n'ont pas cette chance de réaliser leur propre culture de fruits et légumes, mais ils n'hésitent pas pour autant à opter pour d'autres alternatives afin d'avoir une alimentation saine, à l'image de Charles, 48 ans.
Je n'ai pas forcément le terrain pour ça. Après, j'essaie de me nourrir avec des produits un peu plus naturels, plus bio. Quand il y a des initiatives, des marchés où je sais qu'il y a des produits bio, j'essaie d'y aller pour avoir une réserve de produits bio, de pouvoir me nourrir avec ces produits. Ça peut être du manioc, de la patate douce, giromon, melon, pastèque, christophine.
Du côté des professionnels, on constate un réel engouement envers ce mode de production. Léon Tisgra, agriculteur bio à Fonds-Saint-Denis.
Ils sont sensibles, je dirais, à la notion qualité. Ils sont sensibles à la notion de partage. Ils sont sensibles à la notion de vouloir faire et de vouloir montrer. Je crois que ce peuple de Martinique a vraiment, je dirais, un atout fondamental à travers ceux qui font de la qualité. Ceux qui font et c'est ceux qui font la qualité qui vont tenir demain.
À ce jour, plus de 150 agriculteurs cultivent le bio en Martinique. D'autres seraient en attente d'être certifiés, ce qui laisse à croire que cette méthode de production agricole a encore de beaux jours sur notre territoire.