Naissance d’un poussin de Sterne Caugek, une première en Guadeloupe

Par 04/08/2024 - 10:53

Mi-juillet, un poussin de Sterne Caugek est né sur l’îlet Blanc. Une première en Guadeloupe et une bonne nouvelle pour le Parc national !

    Naissance d’un poussin de Sterne Caugek, une première en Guadeloupe
Photos : Thibault Rameau Parc national de Guadeloupe

Il y a environ trois semaines, la toute première naissance d’un poussin de Sterne Caugek a été enregistrée en Guadeloupe. Une naissance qui a eu lieu sur l’îlet Blanc du Grand Cul-de-sac marin classé en cœur de Parc national. L’îlet a été interdit depuis le 15 avril dernier au public pour permettre la nidification des sternes.

Une première en Guadeloupe !

Les précisions de Thibault Rameau garde moniteur affecté au pôle marin du Parc national de la Guadeloupe et en charge des suivis ornithologiques sur le territoire maritime.

Cette année, on a vu, lors de notre suivi des Sternes de Dougall et des petites sternes à l'îlet Blanc, qu'une nouvelle espèce est venue nidifier tardivement dans le mois de juin. Et c'est très certainement aux alentours du 14 juillet que le premier poussin de Sternes Caugek est né sur toute l'archipel de Guadeloupe.

Sterne caugek photo Parc national

Cet événement est fort probablement une première en Guadeloupe.

D'après les experts en ornito qui sont là depuis très longtemps, c'est la première donnée, en tout cas connue et documentée, de naissance de Sternes Caugek. Donc, c'est une quasi-certitude que c'est les tout premiers poussins de la Guadeloupe.

De manière générale, les Sternes sont des oiseaux pélagiques qui vivent la majorité de leur vie en pleine mer et qui ne reviennent sur les îles et le continent que pendant la période de reproduction. Ils ont pour particularité d’être piscivores, c’est-à-dire qu’ils se nourrissent de poissons de tailles variées. La Sterne Caugek a elle pour particularité d’être plus grande que les Sternes qui ont l’habitude de venir se reproduire en Guadeloupe chaque année. De plus, les Caugek sont reconnaissables par leur long bec noir avec la pointe jaune.

Sterne caugek photo Parc national

Sur l’îlet Blanc plus d’une soixantaine de couvées ont été enregistrées pour les Petites Sternes et les Sternes de Dougall. Ces dernières années, la surveillance de l'îlet a permis de noter un étalement progressif de la saison de nidification, pouvant être imputé aux dérèglements climatiques. Pour Thibault Rameau, cette saison ne « se passe pas si mal ».

La soixantaine de couvées, malheureusement, ne donnera pas lieu à une soixantaine de poussins à l'envol suite à différents aléas, que ce soit climatique, que ce soit l'érosion de l'îlet ou que ce soit de la perturbation. Mais cette année, par rapport à d'autres, ça reste une très bonne année en termes de poussins qui seront à l'envol, du moins on l'espère. En fait, la première cause de la disparition de ces sternes, c'est l'érosion, la destruction de leur habitat. Et notamment que ce genre d'îlet qui est éloigné de tout, de perturbations et de prédateurs, ça existe presque plus à l'échelle du territoire.

Un arrêté interdisant le débarquement

Le moindre dérangement pourrait pousser les Sternes à abandonner leur nid, d’où la nécessité de préserver leur habitat en interdisant l’accès au public. De quoi permettre aux Sternes de s’occuper de leurs poussins jusqu’à ce qu’ils soient autonomes.

C’est l’objectif de l’arrêté préfectoral qui a été pris en ce sens, qui décale la réouverture de l’îlet au 30 septembre prochain.

Dans un premier temps, le prolongement de la fermeture, ça permet d'être sûr et certain que s'il y a des couvées tardives, notamment avec l'évolution des facteurs climatiques, que toutes les couvées tardives puissent avoir les poussins à l'envol. La seule chose qui sera faite en complément, c'est des patrouilles de surveillance qui seront ajoutées pendant toute cette période-là pour être sûr et certain que ces espèces puissent repartir à l'envol en toute sécurité au moins jusqu'à la fin de leur cycle.

Pour rappel, cet arrêté interdit le débarquement et l'approche à moins de 100 mètres des rives durant cette période. La mesure vise à protéger ces oiseaux marins qui nichent sur le banc de sable. En effet, leurs nids sont particulièrement difficiles à distinguer dans le sable clair et peuvent facilement être piétinés par mégarde.

Sterne caugek photo Parc national

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