Tensions entre le président de l'AMEP et son trésorier sur fond de difficultés financières
Par Karl LORAND
14/09/2016 - 13:14
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:19
Martinique
Déficitaire de près de 2 millions d'euros, l'école privée de la route de Redoute l'AMEP n'en a pas fini avec ses déboires financiers. Après le départ du directeur, Jean-Louis Fonsat sur fond de scandale financier, c'est le trésorier de l'AMEP qui a démissionné de ses fonctions. Dans un courrier, Lucien Philippeau, le président du conseil d'administration de l'établissement, lui demande des comptes sur la gestion financière de l'AMEP. RCI a pu consulter l'édifiante lettre.
Dans ce récent courrier, Lucien Philippeau s’interroge sur les
nombreuses missions effectuées à l’extérieur. Il cherche notamment les
raisons qui ont conduit l'établissement vers un
déficit de 2 millions d'euros. Il précise au trésorier que les
membres du conseil d'administration n’ont jamais été informés de ces
nombreux déplacements, du nombre de participants notamment sur une
mission au Canada et du choix des hôtels: très chers selon les factures.
Lucien Philippeau cherche toujours une explication sur la grande générosité de l’ancien directeur général à l’égard de la directrice déléguée du CFA BTP. Le salaire de celle-ci a été augmenté de 40% sur une année, soit 2000 euros, un salaire payé sur 15 mois. Les syndicats du CFA et ceux de l’AMEP apprécieront.
Ces augmentations de salaire ont, de l’avis du président, grevé les charges salariales de 53000 euros supplémentaires… chaque année.
40 000 euros pour un ancien syndicaliste
Lucien Philippeau a même découvert, selon ce qu’il écrit, le paiement de prestations qu’il a qualifié de fictives au bénéfice d’un ancien syndicaliste, payé pour faire de la veille sociale, prestation réglée par virement bancaire sur le compte de l’intéressé. Ce dernier présentait les factures des prestations par le biais d’une société en nom propre. Le président manifeste sa surprise parce que l’Amep payait déjà un avocat, toujours pour de la veille sociale. Une petite opération discrète qui a quand même fait le CFA perdre 40 000 euros sur les 3 dernières années.
Et pour conclure sa longue lettre, Lucien Philippeau écrit : "Trésorier je veux bien que tu ne veuilles pas de vagues avec ce dossier, parce que tu dis que la CTM n’apprécierait pas, mais dois je te rappeler que nous sommes des administrateurs et à ce titre nous sommes garant de la bonne utilisation de l’argent public."
"C’est pourquoi j’ai décidé désormais d’ouvrir grand les yeux pour que ces faits commis à l’AMEP et au CFA BTP ne restent pas impunis" conclut le président. A l’Amep tout ce qui était jusqu’alors dissimulé est désormais déballé et commence à faire du bruit... et du désordre.
En attendant, la section financière de la police judicaire a déjà été saisie par le parquet.
Karl Lorand et Jean-Marc Pulvar
Lucien Philippeau cherche toujours une explication sur la grande générosité de l’ancien directeur général à l’égard de la directrice déléguée du CFA BTP. Le salaire de celle-ci a été augmenté de 40% sur une année, soit 2000 euros, un salaire payé sur 15 mois. Les syndicats du CFA et ceux de l’AMEP apprécieront.
Ces augmentations de salaire ont, de l’avis du président, grevé les charges salariales de 53000 euros supplémentaires… chaque année.
40 000 euros pour un ancien syndicaliste
Lucien Philippeau a même découvert, selon ce qu’il écrit, le paiement de prestations qu’il a qualifié de fictives au bénéfice d’un ancien syndicaliste, payé pour faire de la veille sociale, prestation réglée par virement bancaire sur le compte de l’intéressé. Ce dernier présentait les factures des prestations par le biais d’une société en nom propre. Le président manifeste sa surprise parce que l’Amep payait déjà un avocat, toujours pour de la veille sociale. Une petite opération discrète qui a quand même fait le CFA perdre 40 000 euros sur les 3 dernières années.
Et pour conclure sa longue lettre, Lucien Philippeau écrit : "Trésorier je veux bien que tu ne veuilles pas de vagues avec ce dossier, parce que tu dis que la CTM n’apprécierait pas, mais dois je te rappeler que nous sommes des administrateurs et à ce titre nous sommes garant de la bonne utilisation de l’argent public."
"C’est pourquoi j’ai décidé désormais d’ouvrir grand les yeux pour que ces faits commis à l’AMEP et au CFA BTP ne restent pas impunis" conclut le président. A l’Amep tout ce qui était jusqu’alors dissimulé est désormais déballé et commence à faire du bruit... et du désordre.
En attendant, la section financière de la police judicaire a déjà été saisie par le parquet.
Karl Lorand et Jean-Marc Pulvar