Les chefs de la cour d'appel de Fort-de-France jugent outranciers les propos d'Alfred Marie-Jeanne sur la justice en Martinique
Par Jean-Philippe LUDON, @jpludonrci
15/09/2016 - 04:09
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:19
Martinique
Si les propos prêtés à Alfred Marie-Jeanne sur "la justice en Martinique (qui) se rend de manière discriminatoire" sont exacts, ils sont "outranciers". Les chefs de la cour d'appel de Fort-de-France sont montés au créneau, mercredi 14 septembre 2016, pour dénoncer une mise en cause de l'impartialité de l'autorité judiciaire.
Une nouvelle pièce à verser aux échanges entre Alfred
Marie-Jeanne et les magistrats sur fond de poursuites pénales et de
dépaysement de procès. Elle émane du "premier président de la cour d'appel
de Fort-de-France et du procureur général près de la dite cour".
Gilles Rosati et Bernard Rabatel, les deux chefs de cour, visent les propos publiés dans l'édition de France-Antilles du 14 septembre 2016 et prêtés à "Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, député et président du conseil exécutif de Martinique".
"Si chacun est libre, écrivent-ils, à l'occasion de poursuites pénales engagées à son encontre, d'exercer les droits de la défense, (ils) ne peuvent néanmoins laisser accréditer l'idée infondée que "la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire"."
Et selon le président Rosati et le procureur général Rabatel, ce sont là des "termes outranciers (...) mettant gravement en cause l'impartialité de l'autorité judiciaire".
Interrogé sur la thèse d'un complot politique avancé par ses avocats suite au dépaysement à Paris de son procès, Alfred Marie-Jeanne avait indiqué :
"Un juge d'instruction (...) m'a invité pour m'annoncer qu'il clôturait l'information. L'affaire est close et il s'en va. Comment comprendre qu'une autre ministre (NDLR : Christian Taubira, la garde des sceaux à l'époque) ait pu nommer un autre procureur et que ce procureur ose, non pas requérir ma mise en examen, mais mon renvoi devant un tribunal correctionnel.
Jamais, je ne pardonnerai ça ! A un moment donné, je pense qu'il faudra déclencher une enquête parlementaire pour montrer et démontrer que la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire."
"Une sortie" qui amène les deux magistrats à appeler "au respect de l'institution judiciaire et de ceux qui la servent" avant de "réaffirmer leur soutien à l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de justice de Martinique".
Ce n'est la première fois qu'un haut magistrat de la cour d'appel de Fort-de-France monte au créneau dans le dossier des démêlés judiciaires du président Marie-Jeanne.
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci.
Gilles Rosati et Bernard Rabatel, les deux chefs de cour, visent les propos publiés dans l'édition de France-Antilles du 14 septembre 2016 et prêtés à "Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, député et président du conseil exécutif de Martinique".
"Si chacun est libre, écrivent-ils, à l'occasion de poursuites pénales engagées à son encontre, d'exercer les droits de la défense, (ils) ne peuvent néanmoins laisser accréditer l'idée infondée que "la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire"."
Et selon le président Rosati et le procureur général Rabatel, ce sont là des "termes outranciers (...) mettant gravement en cause l'impartialité de l'autorité judiciaire".
Interrogé sur la thèse d'un complot politique avancé par ses avocats suite au dépaysement à Paris de son procès, Alfred Marie-Jeanne avait indiqué :
"Un juge d'instruction (...) m'a invité pour m'annoncer qu'il clôturait l'information. L'affaire est close et il s'en va. Comment comprendre qu'une autre ministre (NDLR : Christian Taubira, la garde des sceaux à l'époque) ait pu nommer un autre procureur et que ce procureur ose, non pas requérir ma mise en examen, mais mon renvoi devant un tribunal correctionnel.
Jamais, je ne pardonnerai ça ! A un moment donné, je pense qu'il faudra déclencher une enquête parlementaire pour montrer et démontrer que la justice en Martinique se rend de manière discriminatoire."
"Une sortie" qui amène les deux magistrats à appeler "au respect de l'institution judiciaire et de ceux qui la servent" avant de "réaffirmer leur soutien à l'ensemble des magistrats et des fonctionnaires de justice de Martinique".
Ce n'est la première fois qu'un haut magistrat de la cour d'appel de Fort-de-France monte au créneau dans le dossier des démêlés judiciaires du président Marie-Jeanne.
Jean-Philippe Ludon
@jpludonrci.