Guillain Barré : un syndrome paralysant

Par 10/10/2016 - 13:20 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:19

25 cas du syndrome de Guillain Barré (SGB) ont été recensés depuis l’apparition du zika en 2016 en Martinique (dont un mort) alors qu’avant on en comptait 3 à 4 chaque année. La maladie est aussi liée au chikungunia. Elle se caractérise par une paralysie des membres et dans certains cas un coma. Tous les adultes sont susceptibles de le contracter. Nous avons rencontré deux patientes qui tentent de se remettre du syndrome.

    Guillain Barré : un syndrome paralysant
"Je pense sincèrement que je suis une miraculée". Depuis sa terrasse, Betty Labeau admire son verger. Elle se sent très bien depuis aout dernier dit-elle. Il lui a donc fallu 2 ans pour qu’elle se remettre du syndrome du Guillain Barré, un SBG consécutif au chikungunya qu’elle attrape en aout 2014. Pour combattre ce chikungunya, qui provoque courbatures, difficultés pour marcher, et se relever, elle doit prendre du paracétamol.

Mais un matin, Betty Labeau doit affronter une autre complication. "Je me suis réveillé avec la bouche totalement sur le côté. On a appelé les pompiers. Arrivée à la Meynard, les médecins sont venus me réceptionner. On a fait des examens. On a trouvé que c'était un Guillain Barré. Je suis resté dans le coma pendant 21 jours intubée, avec des sondes gastriques, des tuyaux de partout", raconte Betty. Une longue période de rééducation s’en suit.

Un mois en soins intensifs

En revanche Flore Wakefield est toujours à l’hôpital. Un mois en soins intensifs, avant d’intégrer un autre service. Je peux dire que je reviens de très, très loin. Je n'avais plus de jambes, plus de bras, je n'existais pas. Jamais je n'aurais pensé que c'était quelque chose d'aussi terrible et de si grave. J'avais tout le temps ça en tête. Je pensais que je ne redeviendrais jamais comme j'étais avant, que c'était impossible.

Le SGB s’est manifesté chez des patients atteint de la dengue et du chikungyuna, de façon plutôt isolée. Mais depuis l’arrivée du zika, le nombre de cas a explosé. "On a une incidence qui est multiplié par environ 4 à 10. Là où on avait habituellement des syndromes de Guillain Barré, toutes causes confondues, on en avait 3 à 4 sur une année. Aujourd'hui on a environ 25 patients avec un SGB avéré", observe le docteur José Luis Barnay, médecin de rééducation au CHUM.

La pris en charge est très lourde, réanimation, assistance respiratoire en fonction des différentes phases de la maladie. Ceci avant la rééducation assurée par plusieurs spécialistes.

Karl Lorand et Yvonne Guilon


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