Les sargasses doivent être considérées comme un risque majeur
Par Karl LORAND
30/11/2016 - 12:49
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:17
Martinique
Publié au mois de juillet 2016 dans une certaine indifférence, le rapport de la mission interministérielle Sargasse est pourtant de nature à changer la gestion de ce phénomène. En effet, les trois rédacteurs recommandent de considérer les sargasses comme un risque majeur équivalent aux cyclones et de provisionner le financement de sa gestion en conséquence. Découvrez les grandes lignes de ce document.
C’est un pavé de plus de 400 pages qui recommande globalement aux
collectivités et à l’Etat de considérer désormais qu’il y a bien un
risque sargasses aux Antilles comme il y a un risque cyclone.
Dans les deux cas, ce sont des phénomènes incertains mais qui nécessitent de s’organiser pour y faire face. Les trois experts estiment en effet que dans les années de crise où l’on compte jusqu’à une dizaine d’arrivages massifs sur nos côtes, la quantité d’algues frôle le million de M3 pour chacune des iles.
Pour le ramassage, la mission recommande de privilégier l’intervention rapide sur le littoral, moins de trois jours, pour éviter la dégradation des algues en privilégiant les engins spécialisés avec l’appui des brigades vertes.
Les trois experts ont aussi planché sur le devenir de ces quantités colossales d’algues sargasses. La piste la plus intéressante est liée à la valorisation agricole à travers l’épandage ou le compostage. Ils soutiennent ainsi le projet de la société Holdex qui n’attend plus qu’un feu vert administratif pour pouvoir inclure des algues dans les amendements qu’elle produit au François.
Les autres pistes de valorisation comme celles liées aux cosmétiques, restent pour l’instant incertaines et impossibles à mettre en œuvre rapidement.
Que sait-on de plus sur le phénomène ?
Pas grand chose selon le document. D’ailleurs les experts recommandent d’améliorer la connaissance et la surveillance de ces sargasses. Pour l’instant, les scientifiques ont établi que les vastes plaques d’algues qui s’échouent sur nos iles auraient changé de routes après des fluctuations climatiques importantes en 2010. Elles évolueraient plus au sud que par le passé ce qui les conduirait jusqu’à nos cotes.
Mais la conclusion de la mission porte sur un autre aspect essentiel : les finances. L’inspecteur et les deux ingénieurs chiffrent à 3 millions d’euros le cout annuel de la collecte pour les collectivités en faisant une moyenne entre les années sans sargasse et les années de forte invasion. « En l’absence de provision, écrivent les experts, l’État et les différentes collectivités auront de nouveau à faire face à une gestion de la crise dans l’improvisation et dans l’urgence. Pendant la recherche des fonds publics nécessaires, les sargasses auront tout le temps de se décomposer bien au-delà des trois jours fatidiques… » concluent-ils.
Le rapport est consultable à cette adresse.
Béatrice Vandevoorde
Edition : Karl Lorand
Dans les deux cas, ce sont des phénomènes incertains mais qui nécessitent de s’organiser pour y faire face. Les trois experts estiment en effet que dans les années de crise où l’on compte jusqu’à une dizaine d’arrivages massifs sur nos côtes, la quantité d’algues frôle le million de M3 pour chacune des iles.
Pour le ramassage, la mission recommande de privilégier l’intervention rapide sur le littoral, moins de trois jours, pour éviter la dégradation des algues en privilégiant les engins spécialisés avec l’appui des brigades vertes.
Les trois experts ont aussi planché sur le devenir de ces quantités colossales d’algues sargasses. La piste la plus intéressante est liée à la valorisation agricole à travers l’épandage ou le compostage. Ils soutiennent ainsi le projet de la société Holdex qui n’attend plus qu’un feu vert administratif pour pouvoir inclure des algues dans les amendements qu’elle produit au François.
Les autres pistes de valorisation comme celles liées aux cosmétiques, restent pour l’instant incertaines et impossibles à mettre en œuvre rapidement.
Que sait-on de plus sur le phénomène ?
Pas grand chose selon le document. D’ailleurs les experts recommandent d’améliorer la connaissance et la surveillance de ces sargasses. Pour l’instant, les scientifiques ont établi que les vastes plaques d’algues qui s’échouent sur nos iles auraient changé de routes après des fluctuations climatiques importantes en 2010. Elles évolueraient plus au sud que par le passé ce qui les conduirait jusqu’à nos cotes.
Mais la conclusion de la mission porte sur un autre aspect essentiel : les finances. L’inspecteur et les deux ingénieurs chiffrent à 3 millions d’euros le cout annuel de la collecte pour les collectivités en faisant une moyenne entre les années sans sargasse et les années de forte invasion. « En l’absence de provision, écrivent les experts, l’État et les différentes collectivités auront de nouveau à faire face à une gestion de la crise dans l’improvisation et dans l’urgence. Pendant la recherche des fonds publics nécessaires, les sargasses auront tout le temps de se décomposer bien au-delà des trois jours fatidiques… » concluent-ils.
Le rapport est consultable à cette adresse.
Béatrice Vandevoorde
Edition : Karl Lorand