En Guadeloupe, les syndicats appellent au blocage des structures pénitentiaires
Les syndicats du pénitentiaire appellent au blocage des structures pénitentiaires ce mercredi suite à l’attaque du fourgon qui a causé la mort de deux agents dans l’Eure. Le mouvement sera suivi en Guadeloupe également.
Lourdement attristée par l’attaque d’un convoi pénitentiaire ce mardi matin dans l’Eure, la « famille pénitentiaire » est en deuil. Deux agents ont perdu la vie, trois autres sont hospitalisés, et les auteurs de cette attaque qui a permis l’évasion d’un prisonnier plusieurs fois condamné sont en fuite.
« Prisons mortes »
De quoi provoquer l’émoi dans ce secteur où l’intersyndicale FO Justice, UFAP UNSa Justice, CGT pénitentiaire et SPS (syndicat pénitentiaire des surveillants) appelle à une journée « prisons mortes ».
Un mouvement qui sera suivi en Guadeloupe selon Jean-Jacques Racamy, secrétaire général UFAP UNSA Justice de Guadeloupe. Ainsi le centre pénitentiaire de Baie-Mahault et la maison d’arrêt de Basse-Terre seront bloqués ce mercredi dès 6 heures.
Nous avons décidé de suivre le mouvement national en bloquant les établissements, le Centre pénitentiaire de Baie-Mahault et la maison d'arrêt de Basse-Terre. Demain, nous allons faire un blocage total des établissements. Il n'y aura pas de parloir, il n'y aura pas d'intervenant, il n'y aura pas d'extraction judiciaire ni médicale. Ce sera vraiment un gros blocage sur les deux centres pénitentiaires de la Guadeloupe.
Plus de moyens
Cette journée « prisons mortes » est l’occasion pour les syndicats de revendiquer plus de moyens afin de leur permettre d’assurer leur mission en toute sécurité. Actuellement, les syndicats dénoncent un problème de recrutement et des effectifs « au rabais.
Nous sommes concernés aussi sur le département de la Guadeloupe, puisque l'administration nous a créé une équipe sécurité pénitentiaire au mois de janvier avec un effectif au rabais. Ils ont du mal à recruter, ils ont du mal en termes d'effectifs, mais nous, notre organisation syndicale, nous avons demandé que cette équipe sécurité pénitentiaire soit dotée de 16 agents et non de 12 agents.
L’intersyndicale réclame également une égalité de traitement en termes de moyen entre l’hexagone et les DROM COM, du matériel mieux adapté, mais aussi le déploiement accéléré des brouilleurs de téléphones portables et du contrôle des drones.
Cette mobilisation ce mercredi, Jean-Jacques Racamy espère qu’elle sera « historique » pour dire non à de telles tragédies.
C'est vraiment très triste ce qui nous arrive aujourd'hui. C'est l'un des drames qu'on n'a jamais connu dans la pénitentiaire. Deux agents qui se font assassiner gratuitement en ramenant un détenu en extraction judiciaire. Nous, on dit stop à cette violence. Nous sommes des agents pénitentiaires qui ouvrons des cellules, qui allons donner à manger et à voir à des personnes détenues. Et s'il faut maintenant qu'on se fasse tuer, nous disons non.
Une minute de silence devrait avoir lieu à 11 heures dans l’hexagone afin de rendre hommage aux victimes de l’attaque du convoi.
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