Suppressions de classes en Martinique : plusieurs collèges bloqués ce lundi

Incompréhension, inquiétude et colère : les parents d’élèves, les professeurs et les élèves se mobilisent contre les suppressions de classes ! Annoncées par l’Académie pour la rentrée prochaine, ces suppressions concerneraient une trentaine de collèges sur les 43 que compte l’île.

Elles font craindre pour la sécurité des élèves mais également pour la qualité de l’enseignement.

Par voie de communiqué, le Rectorat justifie ces suppressions de classes par la baisse démographique du territoire. Pour la rentrée prochaine, le second degré comptera 600 élèves en moins.

Professeurs et parents mobilisés au Carbet

Au collège du Carbet, professeurs et parents ont prévu de se réunir ce matin à 7h30 avant de se rendre au Rectorat. Ils seront reçus à 9h par la rectrice ou son cabinet avec les autres représentants d’établissements du 2nd degré.

À la rentrée 2023, après une mobilisation des parents et de l’équipe pédagogique, l’établissement avait obtenu l’ouverture de 2 classes, menacées de fermeture cette année.

Armelle Hardy, représentante des parents d’élèves du collège du Carbet, livre ses attentes quant à cette réunion au Rectorat.

On attend d’être reçus par la Rectrice, écoutés, entendus et qu’elle se souvienne de ce qu’elle avait dit au septembre. Elle avait vu et compris que l’on ne pouvait pas tenir avec deux classes en moins par rapport aux effectifs du Carbet. On se retrouve tous les ans avec des professeurs qui doivent se battre pour que les classes soient là. Alors, soit le gouvernement, l’Etat, la CTM prennent leurs dispositions et reconstruisent un collège qui peut accueillir des classes à 27-30 élèves, soit ils prennent en compte les difficultés que l’on a aujourd’hui et ils prennent des mesures exceptionnelles pour le collège du Carbet.

À Basse-Pointe aussi

Au collège Aimé-Césaire de Basse-Pointe, 3 classes de 4e vont devoir se fondre en deux classes de 3e.

Nicolas Blanchard, enseignant d’EPS au collège de Basse-Pointe,  réagit à l’argument de la baisse de démographie

Sur les 32 collèges concernés, ce sujet de la démographie est hors sujet. Quand on fait nos comptes d’élèves cette année, on sait que l’on va retrouver le même nombre d’élèves. Donc, quand on supprime des classes, forcément, le nombre d’élèves par classes va augmenter. Le Rectorat a tendance à faire évaporer des élèves alors que nous, on sait qu’ils seront bien là. C’est une question de budget et il y a une incompréhension sur les choix opérés par le ministère, notamment le SNU, le Service National Universel qui se fait sur les budgets de l’Éducation Nationale. Pareil pour le choc des savoirs, avec la constitution de groupes de niveaux pour l’année prochaine. Et on s’interroge aussi sur le budget alloué à l’école privée, alors qu’elle n’a pas les mêmes difficultés que l’école publique, qui accueille des élèves avec tous les profils et de toutes origines socio-culturelles

Préavis de grève de la FSU

Il y a 15 jours, la FSU a déposé un préavis de grève pour dénoncer les suppressions de classes à la rentrée prochaine. Environ 40 seraient supprimées, selon les chiffres annoncés.

Plusieurs collèges notamment montent ou sont déjà montés au créneau, à Basse-Pointe, au Marin, Trinité, Marigot, Godissard, Saint-Joseph, Vert-Pré, Schoelcher mais la centrale syndicale veut organiser une grosse journée de mobilisation pour inciter le Rectorat et le ministère à revoir sa copie.

Elle souhaite une convergence des luttes, comme le confie Serge Baclet, le secrétaire de la FSU, invité de la rédaction.

À ÉCOUTER Serge Baclet, secrétaire de la FSU

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