Les habitants de Beaufond vivent dans l’incertitude et l’attente depuis 5 mois
Cela fait 5 mois que les riverains du quartier Beaufond aux Trois-Îlets vivent dans l’attente et l’incertitude après avoir vécu un glissement de terrain en décembre dernier. Des dizaines de personnes avaient dû être évacuées. Reportage.
Juste avant les fêtes, un glissement de terrain avait nécessité l’évacuation de dizaines de personnes au quartier de Beaufond. Cinq mois après les faits, 5 familles ont pu être relogées, mais 5 autres sont toujours sur place. La situation empire, la route s’affaisse, et les maisons avec.
« Déjà depuis décembre, les alimentations en eau et électricité ont dû être improvisées. Nous sommes à l'entrée du quartier », raconte Marthe Regis, une des sinistrés.
Les compteurs étaient ici, mais comme le circuit d'eau a été cassé, il a fallu justement refaire toute la tuyauterie pour nous, personnellement, nous-mêmes, les usagers, pour pouvoir récupérer l'eau.
Le quartier n’est plus le même
Avant d'arriver à la maison de Marthe, des maisons effondrées sont sur le chemin et il faut marcher sur une route craquelée. Pourtant, Marthe Régis se dit sereine.
Je me sens en sécurité, je me sens bien. Si un jour ça arrive, ça arrive, mais je me sens bien.
Celle qui vit ici depuis 30 ans constate que depuis les glissements de terrain, le quartier n’est plus comme avant.
Il n'y a plus autant de mouvements, il n'y a plus autant de monde, parce qu'il y avait toujours des voitures qui passaient vers le bas, parce que la route en bas est carrément bousillée. Il n'y a plus de mouvements, il y avait des courses à pied, il y avait tout ça, il n'y a plus. Moi je dis qu'on a toujours été tranquille, mais c'est encore beaucoup plus calme.
Une étude de terrain attendue
La maison de Marthe Régis est effectivement en un seul morceau, mais entre sa maison et les autres qui se sont effondrées, il y a un mur de terre.
Là, le mur est quand même à 7 mètres de chez moi, de ma véranda. Ça n'a pas bougé pour le moment. Moi, je me dis, si on doit partir, on va partir.
Et pourtant, les maisons continuent bien de se déplacer. Et Marthe en est consciente.
Celle-là aussi se déplace au fur et à mesure et se fend. Parce que la terre descend. Ça descend. Parce que cette maison, elle s'est déplacée. Je voyais le chemin ici. Je voyais le balcon de cette maison lorsque j'étais devant ma porte. Mais le terrain descend, ce qui veut dire que même le chemin glisse
En priorité, les habitants insistent pour qu'au moins l'étude de sol soit menée. Autrement, les décombres des maisons ne peuvent être retirés et le site ne peut être déclaré en zone de catastrophe naturelle.
Hier une réunion s’est tenue sur place avec les habitants, réunis en association, et le président de l’Université Populaire de la Prévention, Albéric Marcelin. Le député Jean-Philippe Nilor également présent a annoncé s’emparer du dossier.
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