Une conférence pour mieux comprendre la crise politique haïtienne

Par 21/04/2024 - 10:35 • Mis à jour le 21/04/2024 - 10:36

Ce samedi 20 avril, une conférence sur la crise politique en Haïti était organisée au Squash hôtel à Fort-de-France, à l’initiative de La Martinique ensemble. Une opportunité pour le public de mieux comprendre les enjeux et conséquences de cette crise qui touche nos voisins de la Caraïbe.

    Une conférence pour mieux comprendre la crise politique haïtienne

« Dialogues pour comprendre les causes et les conséquences de la crise politique haïtienne », telle était la thématique de cette conférence qui s’est tenue hier. L’enjeu était d’exposer et de permettre de comprendre les défis et les perspectives de ce territoire, seul état indépendant francophone de la Caraïbe.

Pour tracer un portrait le plus fiable et surtout neutre, selon la volonté des organisateurs, de la situation politique en Haïti, quatre personnalités phares sont intervenues au cours de ce temps d’échange. A savoir Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste, le docteur Max Casimir, médecin d’origine haïtienne, Michel Gendre, journaliste de Martinique première, spécialisé dans la région caraïbe et Jean-Durosier Desrivières, artiste, écrivain et doctorant à l’université des Antilles.

Une transition qui prend du temps

Alors que le conseil présidentiel de transition a enfin été créé en Haïti la semaine dernière, pour Frantz Duval, rédacteur en chef du quotidien haïtien Le Nouvelliste, ce conseil met du temps à prendre ses fonctions.

Pour le moment, le conseil n'a toujours pas pris fonction. C'est ce qui reste du gouvernement Henry qui dirige Haïti. Quand je dis ce qui reste du gouvernement en Haïti, le Premier ministre n'est pas en Haïti, cinq de ses ministres ne sont pas en Haïti. Ils ont été bloqués à l'étranger. Ils étaient en voyage quand la crise a pris le tournant de l'arrêt des vols et des bateaux vers Port-au-Prince. Nous sommes dans un processus compliqué parce que c'est une très large coalition de plusieurs partis politiques, plusieurs secteurs de la société civile, plusieurs secteurs du patronat qui se sont réunis pour monter quelque chose qui est inédit en Haïti, c'est-à-dire un gouvernement collégial, mais vraiment avec beaucoup de composantes.

Il reconnait que la création de ce conseil relève de l’exploit, mais un autre « miracle » sera à réaliser, à savoir « faire fonctionner cette machine ».

Tous les Haïtiens gardent espoir. Ceux qui sont là gardent espoir, ceux qui essaient de partir ont quand même espoir de revenir, ceux qui sont déjà partis ont espoir de revenir aussi.

La question de l’intervention des puissances internationales a aussi été abordée. Même si elle est jugée nécessaire, selon le Dr max Casimir, elle doit être mesurée.

C'est-à-dire qu'il faut avant tout chercher une solution endogène. C'est-à-dire qu'elle appartient aux Haïtiens de résoudre eux-mêmes le problème. Ceci dit, un soutien de l'extérieur est tout à fait indispensable pour arriver justement à créer ce sursaut national.

L’intervention des forces kenyanes ne serait pas la seule solution.

Haïti a connu trois interventions étrangères qui n'ont apporté aucune solution. Donc, ce n'est pas en faisant venir 1 000 soldats kenyans qu'on va résoudre le problème en Haïti. Les gangs qui sévissent aujourd'hui en Haïti, ce ne sont pas des bandits. Ce sont des criminels, mais ce ne sont pas des bandits. C'est une forme de gouvernance imposée par les Américains, puisque 90% des armes viennent des États-Unis, par les hommes politiques haïtiens et par les hommes d'affaires.

Pour rappel, les prochaines élections présidentielles du pays sont attendues pour 2026.


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