Les crimes et délits racistes en forte hausse en France en 2023
Les atteintes à caractère raciste continuent d'augmenter en France, c'est ce qui ressort du dernier rapport du Service statistique ministériel de la Sécurité intérieure (SSMSI) publié ce mercredi. En 2023, les crimes et délits de cet ordre ont progressé de 32%, ce qui ne s'accompagne pas d'une hausse similaire des contraventions.
Dans ce bilan dressé par le SSMSI, ce sont davantage les pourcentages qui interpellent que le nombre, car avec 15.000 infractions relevées et 8542 crimes et délits racistes, ce résultat annuel de 2023 paraît largement sous-représentatif. Comme démontré par la dernière étude Vécu et Ressenti en matière de sécurité (VRS) dévoilée en fin d'année, 98% des victimes de discriminations racistes ne déposent pas plainte par exemple.
Malgré tout, l'an dernier, les crimes et délits basés sur la prétendue race, la religion, l'ethnie ou l'origine ont donc augmenté de 32%, après une progression beaucoup plus mesurée en 2022 (+3% par rapport à 2021). Dans le détail, il y a une hausse marquée des menaces et chantages, des provocations publiques et des atteintes aux biens. Autrement dit, en majorité des agressions verbales ou sur des effets personnels. Les injures, invectives ou diffamations représentent d'ailleurs 61% de cet ensemble. Et ce qui inquiète d'autant plus, c'est que malgré cette progression forte, le nombre de contraventions n'est lui que de 4% supérieur à celui de 2022.
Les hommes africains plus ciblés
Pour ce qui est des profils, les victimes sont en majorité des hommes, âgés de 25 à 54 ans, d'origine étrangère et singulièrement africaine, et la plupart des faits ont été enregistrés dans des zones urbaines, avec une plus forte concentration en région parisienne, dans l'est et dans les Alpes Maritimes.
Du côté des mis en cause, le rapport relève que davantage de femmes et de personnes âgées sont impliqués comparativement à l'ensemble des crimes et délits. L'âge moyen est de 39 ans.
Notez enfin que dans son rapport, le SSMSI établit un lien entre les événements de fin d'année au Proche-Orient, notamment dans le conflit israélo-palestinien, et cette tendance car le pic de faits rapportés par la police ou la gendarmerie se situe en octobre et novembre.