Urgences psychiatriques : droit de retrait au centre hospitalier Maurice Despinoy
Le personnel des Urgences psychiatriques de Martinique fait valoir son droit de retrait ce lundi matin (18 mars). En cause : des conditions de travail intenables.
Le personnel des Urgences psychiatriques de Martinique a décidé de faire usage de son droit de retrait dès 6h ce lundi matin, au centre hospitalier Maurice Despinoy.
Ils dénoncent des conditions de travail insoutenables qui ne leur permettent pas de réaliser leurs missions correctement.
Manque de personnel médical et paramédical, manque de matériels, nombre insuffisant le lit d’hospitalisation, ou encore chambre d’apaisement hors service depuis plus d’1 an.
Manque de moyens, de personnel et de médecins
Une aide-soignante des Urgences Psychiatrique du Centre Hospitalier Maurice Despinoy, qui a souhaité gardé l’anonymat, dénonce les conditions de travail du personnel.
On a un manque de médecins. Deux ont disparu, il n'en reste qu'un. Un seul médecin ne peut pas répondre à la surcharge de travail. On est épuisés, désorganisés. Le personnel en pâtit, les patients en patissent. On a un manque d'effectifs, de matériel, il fait hyper chaud dans le service. On manque d'ordinateurs pour faire le travail que l'on doit faire. On veut du matériel, des médecins, des équipes pour travailler et des soignants qui connaissent la psychiatrie. Le personnel soignant est toujours là, débout, mais on est en colère et en détresse
Malgré la création du service « EPIC » (Equipe de Psychiatrie d’intervention et de crise), il manque encore du personnel selon cette aide-soignante pour qui le manque de moyens conduit à des situations de danger pour le personnel soignant.
On a pas assez de places pour mettre les patients, cela arrive qu'il reste plusieurs jours sur des brancards. Il y a deux services aux Urgences de la pyschiatrie : l'UAO (Unité d’Accueil et d’Orientation) et l'UHCD (Unité d’Hospitalisation de Courte Durée). L'UAO a une capacité de 5 ou 6 patients en box et les autres, on est obligés de les mettre dans le couloir. L'UHCD peut accueillir 15 patients, ça nous arrive d'en mettre 16-17. Dans ces services-là, les patients doivent faire 72h mais ils en font plus. Et le manque de médecins détruit tout. J'ai une collègue qui s'est fait agresser samedi il y a 15 jours par une patiente. Si on avait plus de personnel, des caméras, cela ne serait peut-être pas arrivé. Voila ce qu'on dénonce
Le personnel et les représentants syndicaux devraient être reçus par le Directeur en fin de matinée.