Ce qu'attendent les policiers et les élus de la visite de Gérald Darmanin

Le calme est revenu en Martinique depuis deux nuits. Pourtant, dimanche et lundi soir, les policiers et les gendarmes ont été longuement sollicités par les délinquants au centre-ville de Fort-de-France et à Sainte-Thérèse. Les forces de l'ordre ont même été la cible de tirs à balles réelles.

Hier, c'est un policier en civil qui rentrait chez lui après son service qui a été la cible d'un vol à main armée. Les deux malfaiteurs équipés d'un fusil mitrailleur et d'une arme de poing lui ont dérobé sa moto personnelle, ses papiers mais aussi son arme de service.

Autant dire que la visite du premier flic de France, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est attendue par les organisations syndicales des policiers. Pourtant, le locataire de la place Beauvau ne rencontrera pas les représentants syndicaux lors de son passage de 24 heures en Martinique et à Sainte-Lucie.

Jimmy Hellenis, du syndicat SGP-Police, invité de la rédaction ce jeudi 14 mars, regrette l'absence de rendez-vous

Ce n'est pas prévu. On aimerait tout comme le ministre passe, tout comme les autorités également sur place. Je parle des maires, du président de la collectivité également, qu'ils puissent également pouvoir recevoir les syndicats de la police nationale. La dernière fois, il y a eu une rencontre au commissariat. Cette fois ci, non, il a un calendrier apparemment très serré. Donc nous serons malgré tout sur son passage. Au moins, on n'aura pas le temps de discuter avec lui. Nous remettrons ce que nous devons lui remettre pour qu'il puisse être au fait de ce qui se passe quand même sur sur notre territoire

Plus largement, le représentant syndical a évoqué une nouvelle fois le manque de moyens avec lequel les policiers doivent composer même s'il reconnaît que des efforts ont été faits.

Très clairement, nous avons une difficulté en matière d'effectifs, notamment au niveau de la PAF, la police de l'air et des frontières, qui est un passage privilégié bien souvent par ces délinquants et les trafiquants de drogue. Ils ne sont pas en nombre suffisant. On demande très clairement du matériel également. On parlait de portiques même au niveau du port. Si quand on demande il nous faut quatre ans pour pouvoir les recevoir, ça pose un réel problème. En quatre ans, il se passe beaucoup de choses et on voit cette délinquance monter. Donc il faut que on simplifie les procédures pour qu'on puisse avoir le matériel, avoir également les formations. Ça aussi c'est une grosse problématique chez nous, aux formations auxquelles mes collègues ont besoin pour pouvoir répondre à cette problématique sur le terrain

Jimmy Hellénis s'est également alarmé de la délinquance en deux-roues. Il demande des améliorations juridiques pour y faire face :

La délinquance en deux-roues doit absolument être éradiquée. Les policiers et plus largement les forces de l'ordre doivent être réarmés juridiquement et moralement pour assurer leurs missions. L'insularité et l'éloignement ne doivent pas être une excuse pour l'abandon des territoires ultra-marins

A ECOUTER L'intégralité de l'entretien de Jimmy Hellénis au micro de Cédric Catan

Sécurité, vie chère et octroi de mer

Les parlementaires ont également fait part de leurs attentes avant l'arrivée du duo ministériel cet après-midi en Martinique.

Johnny Hajjar, député de Fort-de-France, a dressé une liste des priorités qui doivent être prises en compte par les membres du gouvernement

La problématique de la sécurité, notamment la circulation des armes, la problématique de la drogue, la problématique de la vie chère, des monopoles et des oligopoles sont fondamentales. La question de la dégradation de l'offre de soins publics, la question des prix des billets d'avion, les enjeux par rapport à l'activité des petits exploitants agricoles, la question foncière le sont également. L'urgence la plus générale c'est faire baisser le coût de la vie dans nos territoires et d'augmenter les revenus des Martiniquais 

Le député du centre-atlantique, Jiovanny William a lui aussi établi le relevé de ses attentes avant cette visite minsitérielle

Il doit nous rassurer sur les budgets alloués aux Outre-mer. Qu'il puisse nous dire qu'il y aura une attention forte concernant le logement social. Qu'il puisse nous que les évènements qui se sont passés en termes de sécurité ne se reproduiront pas parce qu'il y aura des moyens alloués aux services de police et de gendarmerie. Qu'il n'y aura pas de difficultés pour nos entreprises dans le cadre de la réforme de l'octroi de mer qui doit se faire avec nous