Chiffres de la délinquance en Guadeloupe : l’inquiétude du syndicat Alliance

L’an passé, 36 homicides ont été commis dans l’archipel de Guadeloupe, dont 18 par arme à feu, selon le bilan officiel des services de l’Etat, communiqué ce jeudi (22 février). « L’objectif prioritaire en cette année 2024 reste donc la lutte contre la circulation des armes à feu », ont ainsi indiqué les autorités. En précisant notamment que « des condamnations sévères et rapides seront appliquées, pour les porteurs d’armes létales ».

Pour le syndicat Alliance Police Nationale pourtant, les mesures pour faire face à une « délinquance notamment armée qui menace directement la vie des Guadeloupéens » restent insuffisantes.

« Nous souhaitons que les annonces soient suivies d’actes pérennes, de sorte à ne pas saupoudrer uniquement avec des mesures ponctuelles : un jeu de caméra par ci, une patrouille par là, un contrôle 78-2 supplémentaire… ».

Une absence de coordination des forces selon Alliance

Pour le syndicat, les plans de contrôle décidés par la préfecture restent « sans déclinaison pratique sur le terrain ». C’est ce qu’affirme Claude Jeannay, le secrétaire départemental.

Aucune opération d'ampleur n'a été menée sur le territoire et notamment de manière coordonnée par la police nationale et la gendarmerie nationale. L'absence de mobilisation est notable en soirée et le week-end où les agressions et rixes se multiplient. Il n'est plus question d'ordre public mais bien de désordre public notamment dans la zone police, devenue le symbole de ce que nous estimons être l'impossible coopération des forces de police et de gendarmerie 

Le syndicat de police évoque une cinquantaine de tentatives d’homicides en 2023 sur le ressort de la zone police. « Elle vit la montée de la délinquance et des trafics au quotidien. La délinquance est visible, palpable et sur toutes les lèvres. Les statistiques officielles le montrent ».

Alliance dénonce une absence de coordination des forces de police et de gendarmerie. « Des escadrons de gendarmes mobiles sont déployés en Guadeloupe mais, malgré la situation particulièrement dégradée, aucun n'est déployé en unité constitué dans la zone police pour assurer des missions de contrôle de zone et de lutte contre la délinquance en appui des forces de la police nationale. La dissolution de ces unités dans les brigades est le symbole de la dispersion des efforts et des moyens de la République au profit d'une logique de silo », déplore, enfin, le syndicat, qui réclame « une véritable stratégie déclinée sur le terrain par une coopération des forces et des actions d'ampleur inexistantes à ce jour ».