Les classes préparatoires aux grandes écoles ouvrent leurs portes
Cette semaine s'est tenue une journée portes ouvertes des classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Bellevue à Fort-de-France.
Cette journée organisée par les lycées de Bellevue, Gaillard, Paulette Nardal et Frantz Fanon, était l'occasion de mettre en avant 5 cursus d'excellence très sélectifs: entre 7 et 27 élèves par classe.
Des cursus pour préparer les lycées aux concours d'entrée des grandes écoles qui effraient de nombreux lycéens.
C'est ce qu'observe Bruno Magallon-Graineau, responsable de la classe préparatoire Littéraire.
Faire une classe préparatoire, c'est avoir envie de travailler beaucoup. Et ça, je pense que ce sont des éléments qui effraient les élèves. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que la charge de travail est progressive. Il y a deux années de classe préparatoire, c'est pour amener nos élèves au plus proche du niveau du concours en fin de deuxième année. Par contre, la première année est une année de transition entre ce que l'on fait en terminale et ce que l'on fait dans l'enseignement supérieur. Ils sont automatiquement confrontés aux exigences des concours. Ce n'est plus une logique d'examen, c'est une logique de concours. Ce qui veut dire qu'en fait, on peut très bien avoir une bonne note et ne pas être pris. Ce sont les écoles qui fixent le nombre de places et à ce moment-là, quand ils ont le nombre de places, ils regardent la moyenne
Elsa Placide, chargée de mission au patrimoine Mondial de l'Unesco pour la Martinique est elle même passée, il y a 10 ans, par ce qui est devenue la 17e classe préparatoire littéraire de France sur les 73 que compte le pays.
J'ai fait une classe préparatoire littéraire au lycée de Bellevue et ça m'a permis de préparer le concours à l'entrée à Sciences-Po Bordeaux. Donc j'ai eu un Master 2 en coopération internationale et développement à Sciences-Po Bordeaux. Et du coup, j'ai une formation en gestion de projet qui me permet maintenant de travailler sur toutes sortes de projets pour des collectivités ou autres. En sortant du lycée, je ne me sentais pas prête pour le grand départ. Ça permet de rester proche de sa famille et d'être dans un environnement rassurant pour pouvoir assumer une charge de travail, que c'est la prépa et de pouvoir se préparer de façon plus sereine aux concours sans avoir non plus à avoir la charge de toute la logistique, du froid, de la séparation avec les proches
Nathalie Oxibel, professeur d'éco-gestion au lycée de Bellevue, s'est servie de ces deux années de classe préparatoire en Martinique comme tremplin dans sa vie professionnelle.
J'ai fait une prépa économie gestion pendant 2 ans. On a eu un programme assez complet, beaucoup d'heures d'économie, beaucoup d'heures de mathématiques et puis une formation très globale en anglais, espagnol, culture générale, philosophie. La classe préparatoire est réputée pour être quand même une période assez compliquée, très intense niveau travail. Je me suis dit, je suis en Martinique dans mon milieu habituel, j'ai mes parents, j'ai ma famille. C'est un contexte que je connais. Je n'allais pas en plus me donner cette difficulté d'être dans un milieu inconnu et devoir m'adapter à un autre climat alors que je devais déjà m'adapter à ce rythme de travail inhabituel. En Martinique, on a une formation de haut niveau. L'herbe n'est pas plus verte ailleurs. J'encourage vraiment tous les Martiniquais qui souhaitent effectuer leur prépa et qui se sentent prêts à vivre cette belle expérience de faire cette classe préparatoire en Martinique parce qu'ils seront accompagnés par des professeurs compétents qui vont les tirer vers le haut
Ces cursus réputés pour avoir un rythme intensif mais efficaces ne sont pas toujours privilégiés par les lycéens martiniquais qui, bien souvent, préfèrent partir à l'étranger. Pourtant, les effectifs des classes en Martinique sont moitié moins nombreux qu'en France : 27 élèves maximum contre 50 en France. Cela en fait des classes de proximité.
Ce sont quelques-uns des avantages mis en avant Bruno Magallon-Graineau
On a un souci de baisse d'effectif, notamment au profit d'autres formations supérieures et souvent privées. Il s'agit de rappeler ici que, premièrement, faire une classe préparatoire, ce sont des études gratuites les deux premières années. Puis il y a un autre argument important, c'est pourquoi automatiquement partir pour avoir des difficultés d'adaptation, enfin faire des efforts d'adaptation que les candidats hexagonaux n'ont pas puisqu'ils sont déjà chez eux. Et donc faire des études exigeantes dans un contexte d'adaptation, ça renforce un certain nombre de difficultés. Les classes préparatoires de proximité, notamment celles du lycée de Bellevue, permettent à des candidats qui sont partis et qui, au bout de trois ou quatre semaines, estiment que ce ne sera pas possible, de revenir
Des arguments de poids à l'heure des choix sur Parcoursup.