Prise au piège par les narcotrafiquants, une mule s'explique

Par 04/02/2024 - 05:00 • Mis à jour le 04/02/2024 - 08:52

Une énième mule de 23 ans était présentée en comparution immédiate ce vendredi après-midi (2 février) au Tribunal de Pointe-à-Pitre. Interceptée avec plus de 600 grammes de cocaïne entre ses jambes et dans son intestin. Le jeune voyageur Guyanais a écopé de 2 ans de prison ferme, mandat de dépôt. Mais particularité de l’affaire, l’audition du mis en cause a permis d’en savoir plus sur le mode opératoire et le piège qui se referme si on accepte, rien qu'une fois, la proposition des narcotrafiquants.

    Prise au piège par les narcotrafiquants, une mule s'explique

« Disparaitre ou mourir » C’est en ces termes que le prévenu s’est défendu en indiquant ne plus avoir le choix. Âgé de seulement 23 ans et originaire de Kourou, obligé de faire des voyages gratuitement depuis quelques mois. La raison ? Il a perdu une marchandise en se faisant prendre. En effet, en 2019, lors d’un contrôle à Paris, il avait déjà été intercepté à l’arrivée, ce qui lui a valu un petit séjour à Fresnes. 

Les narcotrafiquants eux ne font pas de cadeaux, à sa sortie, le jeune homme s’est vu menacé, s’il n’effectuait pas d’autres passages pour leur compte. 7 trajets en contrepartie de la perte. Ils connaissent son adresse en Guyane, tout comme celle de sa sœur dans l’hexagone. Pris en étau, le prévenu ne sait plus comment s'en sortir. L'aéroport de Cayenne faisant l'objet de contrôles 100%, les parcours sont modifiés depuis quelques temps par les malfaiteurs. 

Un "engrenage infernal" si on accepte

Mardi dernier, il a une seconde fois été arrêté, cette fois au Raizet. Il dissimulait entre ses cuisses, un petit paquet de poudre blanche et une vingtaine d’ovules ingurgitées avant son vol. Poids total, 627 grammes, encore une nouvelle dette qu’il devra sans doute rembourser. Valeur du produit illicite en local, 9400€, amende demandée par les Douanes.

Un "engrenage infernal, un cercle vicieux" c’est pourquoi beaucoup de personnes naïves ou vulnérables se font avoir, contraintes et forcées ensuite, a souligné le Procureur de la République. Le mis en cause qui n’était pas du tout tranquille dans son box, encore moins à l'idée d'une incarcération ici, a écopé de 3 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire, mise sous écrou. Une mesure d’isolement pour le protéger a été ordonnée par les juges, sans aucun contact avec l'extérieur. 

 


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