Les Martiniquais sont prêts à payer plus cher pour des tomates bio et locales
Les Martiniquais sont-ils prêts à payer plus cher pour consommer une tomate locale et bio ? La question avait été posée il y a un an à la population et la réponse est affirmative.
Les Martiniquais sont-ils prêts à payer plus cher pour consommer une tomate locale et bio ? La question avait été posée il y a un an aux Martiniquais et la réponse est affirmative.
Missionnés par le CIRAD (le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement), et suite à un appel à projets, deux universitaires ont mené une enquête combinant les approches agronomiques, économiques et sociales.
Au total, 513 personnes ont répondu à leurs questionnaires ; en grande majorité des Femmes, âgées de 30 à 60 ans, dont 80% consomment des tomates jusqu’à deux à trois fois par semaine.
Après analyse des résultats, la conclusion ne fait aucun doute. Les Martiniquais sont largement prêts à investir dans une production en provenance de leur île et certifiée biologique.
Angélique Chassy, professeur d’économie dans une grande école de Caen a mené les travaux avec Philippe Bance, son collègue du Campus de Schoelcher.
C'est un produit phare des plats culinaires quotidiens. Il y a deux attributs importants qui ont été traités dans ce questionnaire et dans cette enquête. C'est à la fois le local et à la fois le bio. On avait un premier scénario dans lequel on cherchait à mesurer l'accroissement d'utilités pour le consommateur martiniquais, donc sur un changement d'attribut de produit. Donc c'était de tomate locale, non certifiée bio à locale et certifiée. Donc le prix initial qui leur était proposé de base, c'était 5 euros et on leur demandait à partir de ça jusqu'où ils étaient prêts à payer pour passer de tomate locale non certifiée bio à locale et certifiée. Les Martiniquais sont prêts à payer de 1euro zéro un à 1,15 euro de plus sur les 5 € au kilo. Les Martiniquais veulent vraiment des produits locaux et certifiés bio et donc ils mettent vraiment de côté tout ce qui est importé. Ils veulent vraiment privilégier le local
Selon Angélique Chassy, ces résultats vont aussi permettre de consolider l’aide que les pouvoirs publics pourront apporter à l’établissement d’une telle filière de production :
Le fait que les consommateurs martiniquais sont prêts à être sur un prix de 1,30 € de plus sur du bio local et en plus certifié, ça prouve que derrière il y a un vrai soutien aux producteurs locaux. Et ça peut aussi inciter le gouvernement à aider les producteurs à investir dans des pratiques beaucoup plus durables. Parce que ça peut aussi encourager les producteurs locaux à faire justement des pratiques beaucoup plus durables. Parce que ça coûte cher d'avoir des pratiques durables. Ça demande du temps, ça demande de l'énergie, ça demande plus de présence, de main d'œuvre
L’analyse des résultats de cette enquête doit encore se poursuivre dans les mois à venir ; la restitution finale des travaux est prévue sur le campus de Schoelcher en septembre prochain.